L’Annonciation de la Sainte Vierge et l’Incarnation de Jésus-Christ, fondements de notre foi, constituent un mystère indissociable et unique. Après plus de quatre millénaires d’attente, la terre accueille enfin le Sauveur promis. Dans les splendeurs du Ciel, un conseil se tient entre les membres de la sainte Trinité.
Pour réparer l’affront infini causé à la Divinité par le péché, une réparation également infinie et divine est nécessaire. Ainsi, le Fils de Dieu descend de son trône éternel, prend une chair humaine et devient à la fois Dieu et Homme : Homme pour être la Victime requise, Dieu pour être une Victime digne de Dieu.
C’est l’Archange Gabriel qui est chargé du message céleste. Où trouvera-t-il celle qui, selon les desseins divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ? Non pas dans un grand empire, mais dans la modeste province de Galilée, au sein de l’immense empire romain. Et il ne convient pas non plus de choisir une reine pour devenir la Mère de Dieu : c’est dans une humble demeure de la petite ville de Nazareth qu’habite une jeune vierge inconnue nommée Marie, épouse chaste d’un humble ouvrier, Joseph.
Au moment où elle prie à genoux, peut-être aspire-t-elle déjà à la venue du Messie promis. C’est alors que l’Ange apparaît devant elle :
« Je vous salue, pleine de grâce », dit-il, « le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes! »
Marie est troublée par ces paroles étonnantes. L’Ange ranime immédiatement la confiance de la timide vierge : « Ne craignez rien, Marie », ajoute-t-il, « vous avez trouvé grâce devant Dieu; vous concevrez et enfanterez un fils, à qui vous donnerez le nom de Jésus; il sera grand, et il sera appelé le Fils du Très-Haut, et son règne n’aura pas de fin. »
Quelle promesse, quel honneur, quelle félicité ! Mais comment cette merveille s’accomplira-t-elle en celle qui a voué sa virginité à Dieu ? La réponse est simple pour l’envoyé du Ciel : « L’Esprit-Saint viendra sur vous, et la puissance du Très-Haut vous couvrira de son ombre. » Il ne reste plus à Marie qu’à prononcer le Fiat qui sera porteur d’espérance pour la terre : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole. »
En cet instant béni, le mystère se réalise, le Verbe se fait chair, et Marie pourra bientôt entonner le cantique de louange : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur! Car il a porté les yeux sur la bassesse de sa servante; désormais, toutes les générations me diront bienheureuse. »