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La charge du cardinal Sarah “Ne cédez pas à l’athéisme fluide présent au sein de l’Eglise”

C’est l’affirmation du cardinal Robert Sarah, ancien Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divin, s’adressant aux confrères de l’épiscopat du Cameroun, le 9 avril dernier.

“Ne cédons pas au mensonge ! L’essence de l’athéisme fluide est la promesse d’un accommodement entre la vérité et le mensonge. C’est la plus grande tentation de notre époque ! Nous sommes tous coupables d’accommodements, de complicité avec ce grand mensonge qu’est l’athéisme fluide ! (…) L’athéisme fluide vit et se nourrit de toutes nos petites faiblesses, de toutes nos capitulations et compromis avec son mensonge. Mais chacun de nous peut décider aujourd’hui : le mensonge de l’athéisme ne trouvera plus de place en moi. Je ne veux plus renoncer à la lumière de la foi, je ne veux plus, par confort, paresse ou conformisme, laisser cohabiter en moi la lumière et les ténèbres”.

Une dénonciation de ce qu’il appelle “l’athéisme fluide”, c’est-à-dire ce relativisme caractéristique de la culture contemporaine, pénétré partout dans l’Église ; et pénétré parce que – ce sont encore les mots du Cardinal –

“de nombreux prélats occidentaux sont paralysés par l’idée de s’opposer au monde. Du monde, ils rêvent d’être aimés. Ils ont perdu la volonté d’être un signe de contradiction. Peut-être qu’une richesse matérielle excessive les conduit à compromettre avec les affaires du monde”. La peur d’être un signe de contradiction.

L’athéisme fluide, contrairement à l’athéisme intellectuel et militant, est insidieux :

“Il ne dit jamais son nom mais s’infiltre partout, même dans les discours ecclésiastiques. Son premier effet est une forme de somnolence de la foi. Il anesthésie notre capacité à réagir, à reconnaître l’erreur, le danger”.

En substance, il trompe le “système immunitaire” du chrétien, en présentant son côté séduisant et bienveillant, comme le dialogue, la communion, l’ouverture à tous, l’obéissance à “l’esprit”.

Le Cardinal Sarah a rappelé l’opposition courageuse des évêques africains, et en particulier de ceux du Cameroun, à la Déclaration Fiducia supplicans, document critiqué sans détours par le même cardinal guinéen qui a souligné que la digue de l’épiscopat africain a été balayée comme une question de retard culturel.

La même stratégie sera vraisemblablement utilisée, selon le cardinal, lors du prochain Synode pour essayer de renverser encore des points importants de la doctrine et de la morale chrétienne :

“On voudrait permettre le diaconat féminin en Allemagne, les prêtres mariés en Belgique, la confusion entre le sacerdoce ordonné et le sacerdoce baptismal en Amazonie. Certains théologiens experts récemment nommés ne cachent pas leurs projets. Et ils vous diront avec une fausse gentillesse : ‘Ne vous inquiétez pas, en Afrique, nous ne vous imposerons pas ce genre d’innovation. Vous n’êtes pas culturellement prêts'”.

Il n’en fut pas autrement lors du Synode sur la Famille de 2014, quand ce furent déjà les évêques africains, guidés par le cardinal Sarah et par le cardinal Wilfrid Fox Napier, qui s’opposèrent aux tentatives de normaliser la Communion pour les divorcés remariés et de révolutionner la doctrine sur les actes intrinsèquement mauvais, en particulier les actes homosexuels.

À l’époque, ils furent raillés par le cardinal Walter Kasper, qui déclara qu’on ne pouvait pas parler d’homosexualité avec les évêques africains, parce que pour eux c’était un sujet tabou.

“L’Église d’Afrique devra bientôt défendre la vérité du sacerdoce et l’unité de la foi. L’Église d’Afrique est la voix des pauvres, des simples et des petits. À elle revient la tâche d’annoncer la Parole de Dieu face aux chrétiens d’Occident qui, parce qu’ils sont riches, se croient évolués, modernes et sages de la sagesse du monde.”

Mais “ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes’ (1 Cor 1,25)”.

Au prochain Synode, ce sera surtout aux représentants de l’Église d’Afrique de faire entendre leur voix ; sachant qu’il sera très probablement que “malgré les promesses d’écoute et de respect, aucun compte ne sera tenu de leurs avertissements, comme nous le voyons déjà aujourd’hui”.

Que le Synode soit “instrumentalisé par ceux qui, sous couvert d’écoute mutuelle et de ‘conversation dans l’Esprit’, servent un agenda de réformes mondaines” est un danger réel. Paroles du cardinal Sarah.

Source et adaptation de NBussola.

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