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Avortement dans la constitution : Monseigneur D’Ornellas intervient

L’initiative du président français Emmanuel Macron d’intégrer la “liberté d’avorter” dans la Constitution a suscité des réactions vives. En vue de cet amendement historique, le président a opté pour le Congrès de Versailles pour un vote, en lieu et place d’un référendum.

La voix de l’Église, en particulier, résonne avec une tristesse marquée à travers les mots de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail sur la bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France. Selon lui, la complexité et la gravité du sujet demandent un débat approfondi, plutôt qu’une décision hâtive. D’Ornellas questionne la pertinence du choix du président : “Est-ce le cadre constitutionnel approprié pour un sujet aussi délicat ?”

“Accueillir des femmes, voire des couples, qui ont pratiqué l’avortement, c’est important. Elles viennent librement pour vivre un chemin parce qu’elles portent une blessure. On le sait, le «drame» de l’IVG n’est pas sans conséquence”

L’Église, bien qu’inquiète, n’est pas la seule institution à exprimer ses réserves. L’an dernier, la Conférence des évêques de France s’était déjà manifestée, évoquant une “lourde inquiétude”. D’Ornellas relève la particularité française, soulignant que la France serait presque le seul pays à consacrer l’avortement à ce niveau constitutionnel. Il interroge : “Quelle conséquence cela aurait-il sur la liberté d’expression concernant l’IVG ?”

L’archevêque remet également en question la pertinence d’intégrer des sujets sociétaux dans la Constitution, affirmant que cela pourrait étouffer le débat plutôt que de le faciliter.

Il cite des études qui montrent que des facteurs sociaux, tels que la pauvreté, sont souvent à l’origine de la décision d’avorter. “Est-ce une manière d’éviter le débat en le gravant dans la Constitution ?” interroge-t-il.

La présidente d’Alliance Vita soulève une autre préoccupation : bon nombre de femmes se sent contraintes d’avorter, faute d’alternatives. L’archevêque appelle à une plus grande prise en charge des femmes confrontées à ce choix et salue le travail des aumôniers qui les accompagnent, soulignant l’importance de l’écoute et de l’accompagnement.

Pour l’Église, le débat autour de l’IVG ne doit pas être réduit à une simple question juridique. Au-delà des implications légales, elle voit un besoin impératif d’aborder cette question de manière plus globale, en soulignant les réalités sociales, psychologiques et spirituelles qui l’entourent.

Source Vatican News

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