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« Le bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre » : les saints époux Martin, modèles pour notre temps

Zélie et Louis Martin - DR
Zélie et Louis Martin - DR
Parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Louis et Zélie Martin ont été canonisés ensemble en 2015. Leur vie de foi, d’amour et de fidélité familiale demeure un témoignage lumineux pour les familles chrétiennes d’aujourd’hui

Le 22 août 1823 naît à Bordeaux un garçon appelé à devenir l’un des premiers laïcs à être canonisé non pas en raison d’un martyre ou d’un engagement exceptionnel dans l’Église, mais pour la sainteté vécue dans l’état de vie ordinaire : le mariage. Louis Martin, fils de militaire, suit sa famille à Alençon où il apprend le métier d’horloger. Un temps attiré par la vie monastique – il envisage d’entrer au Grand-Saint-Bernard, en Suisse – il discerne finalement un autre appel : celui de fonder une famille.

Marie-Azélie Guérin, dite Zélie, voit le jour le 23 décembre 1831 à Gandelain, dans l’Orne. Issue elle aussi d’un père soldat de l’Empire, elle reçoit très tôt une éducation chrétienne. Après avoir été refusée dans une communauté religieuse, elle se consacre à l’art de la dentelle au « point d’Alençon », jusqu’à diriger un atelier réputé, au service d’un artisanat local et des ouvrières qu’elle emploie avec charité.Le destin de Louis et Zélie se scelle en avril 1858, sur un pont d’Alençon. Quelques mois plus tard, ils se marient, le 12 juillet. Cette date a été choisie pour célébrer leur mémoire liturgique. Leur vie conjugale, d’une rare intensité spirituelle, commence dans la continence, mais s’oriente vers la fécondité sur conseil de leur confesseur. Neuf enfants naîtront de cette union, dont quatre mourront en bas âge. Les cinq filles survivantes deviendront toutes religieuses. Parmi elles, la plus jeune : Thérèse.

Dans leur foyer, la prière, la charité et la confiance dans la divine Providence sont les piliers d’une éducation tournée vers le Ciel. « Je veux qu’elles deviennent des saintes », écrivait Zélie. Elle-même sera bientôt éprouvée par une maladie qui dégénère en cancer du sein. Malgré ses souffrances, elle conserve une paix profonde : « Je désire vivre, mais si je ne guéris pas, c’est que cela leur sera peut-être plus utile que je m’en aille. » Elle s’éteint le 28 août 1877 à l’âge de 46 ans, entourée des siens.

Veuf, Louis Martin s’installe avec ses filles à Lisieux, chez les Guérin, sa belle-famille. Il demeure un père attentif, respectueux des vocations naissantes de ses enfants, et accepte avec foi l’entrée de Thérèse au Carmel en 1888. Cette même année débute pour lui une longue épreuve : des troubles neurologiques le conduisent à l’hôpital du Bon Sauveur de Caen. Même dans la maladie, il s’efforce d’aider les plus faibles, manifestant une grande douceur. Il meurt entouré des siens le 29 juillet 1894, à 71 ans.Canonisés ensemble par le pape François le 18 octobre 2015, Louis et Zélie Martin sont devenus les saints patrons des parents et des couples. Leur vie, toute simple en apparence, témoigne de cette vérité essentielle : le mariage vécu en Dieu peut mener à la sainteté. Leur fille Thérèse l’avait bien compris : « Le bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre. »

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