Le cardinal guinéen a rejeté catégoriquement la Déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi autorisée par le Pape. Il l’a fait dans une réflexion publiée par le vaticaniste Sandro Magister sur son blog Settimo Cielo. L’ancien préfet de la Congrégation pour le Culte Divin n’a pas mâché ses mots pour souligner comment
« la confusion, le manque de clarté et de vérité, et la division ont troublé et obscurci la fête de Noël de cette année ».
Avant cela, le prélat s’en était pris aux médias et aux évêques qui soutiennent que l’Église encourage la bénédiction des couples de même sexe :
« Ils ne font que générer des erreurs, des scandales, des doutes et des déceptions », a déclaré le cardinal.
Cependant, le prélat n’a pas tergiversé et a pointé du doigt « Fiducia supplicans », la Déclaration qui « n’a pas su corriger ces erreurs et accomplir un acte de vérité », mais au contraire, « avec son manque de clarté, n’a fait qu’amplifier la confusion qui règne dans les cœurs et certains l’ont même utilisée pour soutenir leur tentative de manipulation ».
À la lumière de cela, le cardinal s’est demandé comment lutter contre « la confusion semée par le diviseur jusque dans le cœur de l’Église ».
Et il a indiqué une réponse aux fidèles :
« Ne discutons pas avec le diviseur. N’entrons pas en discussion avec la déclaration ‘Fiducia supplicans’, ni avec ses diverses utilisations que nous avons vues se multiplier. Répondons simplement avec la Parole de Dieu et avec le Magistère et l’enseignement traditionnel de l’Église ».
Pour le cardinal africain, cela ne peut pas changer. Et réaffirmer la vérité objective des actes envers les personnes impliquées dans des unions homosexuelles serait « la première des miséricordes ».
La réflexion de l’ancien préfet, une figure très chère à Benoît XVI, a rappelé les passages déjà connus du Catéchisme et les appuis dans les Saintes Écritures, ainsi que le Magistère de Saint Jean-Paul II et de son successeur.
« La seule chose à demander aux personnes vivant une relation contre nature est de se convertir et de se conformer à la Parole de Dieu », a écrit le cardinal Sarah.
Le prélat est le fils de l’Église africaine, en première ligne dans la contestation de la Déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi.
Le cardinal a défendu « son » Église contre les critiques explicites et implicites qui lui sont parvenues ces dernières semaines en raison de sa position contre les bénédictions arc-en-ciel.
« En raison de Jésus et de sa fidélité à son enseignement et à sa vie », a expliqué le prélat, « elle ne peut pas accepter les idéologies inhumaines promues par un Occident sécularisé et en déclin ».
Il a salué les évêques en les qualifiant, dans leur pauvreté, de « héros de cette vérité divine face à la puissance et à la richesse de certains épiscopats d’Occident ». Une allusion directe à une partie des évêques d’Europe du Nord, les seuls à se réjouir de la publication de « Fiducia supplicans ».
Mais le regard du prélat ne s’est pas concentré uniquement sur le passé récent et le présent : il a également lancé une alerte sur le futur proche, en particulier sur la deuxième session du Synode sur la Synodalité. Sans ambages, le cardinal a écrit :
« Toute cette confusion suscitée par la déclaration ‘Fiducia supplicans’ pourrait réapparaître sous d’autres formulations plus subtiles et plus cachées lors de la deuxième session du Synode sur la Synodalité en 2024, ou dans les arguments de ceux qui aident le Saint-Père à rédiger l’exhortation apostolique post-synodale.Satan n’a-t-il pas tenté le Seigneur Jésus trois fois ? Nous devrons être vigilants face aux manipulations et aux projets que certains sont déjà en train de préparer pour cette prochaine session du Synode ».
Un j’accuse non équivoque de la part d’un pasteur toujours prudent. Le cardinal a également rejeté le concept élargi de bénédiction, cher au cardinal Víctor Manuel Fernández. Le cardinal guinéen, dans la lignée de ce que son confrère allemand Gerhard Ludwig Müller avait déjà affirmé, a appelé à ne pas tomber dans ce qu’il a appelé les « vains sophismes sur le sens du mot bénédiction ».
Il ne peut y avoir aucune légitimation du péché, a écrit le cardinal africain, citant l’exemple de Saint Paul qui, face au refus de la conversion et à l’endurcissement, n’a pas prononcé de paroles de bénédiction. Enfin, le cardinal a conclu sa réflexion en citant précisément le pape François :
« Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondialité du diable, la mondialité du démon ».
Source la Bussola