Le cardinal Zen appelle à un retour clair à la doctrine apostolique, s’appuyant sur la liturgie de ces jours-ci, il évoque le martyre d’Éléazar, l’ancien maître de la Loi qui préféra mourir plutôt que de scandaliser les jeunes en feignant de consommer une viande interdite. Il explique qu’il s’identifie à cette figure de fidélité et rappelle qu’à son âge, un pasteur ne peut donner un mauvais exemple à ceux qu’il a formés dans la foi. Dans un contexte dominé par le relativisme, il insiste sur le fait que la vérité n’est pas une opinion personnelle mais un trésor caché qui doit être transmis sans altération. Il n’existe pas « ta vérité et ma vérité », écrit-il, mais la vérité du Christ, qui révèle que nous sommes enfants de Dieu et héritiers de la vie éternelle.
À l’occasion de la dédicace des basiliques de saint Pierre et saint Paul, le cardinal souligne la nature apostolique de l’Église, fondée sur les Apôtres et sur la primauté de Pierre. Il déplore que cette réalité visible et mystique soit aujourd’hui méconnue ou minimisée dans certains milieux ecclésiaux, alors même qu’elle constitue le socle de l’identité catholique.La partie centrale de sa réflexion se concentre sur une critique détaillée du Synode sur la synodalité. Joseph Zen reproche au processus actuel d’avoir transformé le Synodus Episcoporum en une structure hybride où la responsabilité épiscopale se dissout au profit d’un modèle confus de participation.
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Le prélat asiatique dénonce des méthodes qu’il qualifie d’infantiles et qui, selon lui, évitent le débat réel, un manque de transparence dans la conduite des sessions, une influence excessive de facilitateurs et d’experts, ainsi que le transfert de questions essentielles vers des groupes d’étude sans supervision claire.
Il évoque également un document final rédigé dans la précipitation et présenté comme une sorte de magistère expérimental. Il revient à ce propos sur la publication de Fiducia Supplicans entre les deux sessions synodales, notant que l’introduction de bénédictions pour des couples homosexuels a provoqué confusion et divisions en contredisant la discipline traditionnelle.Pour le cardinal, la logique actuelle risque de conduire l’Église vers une situation similaire à celle de la Communion anglicane, profondément fragmentée après des années d’adaptations doctrinales et morales aux attentes du monde. Il estime que l’Église ne peut jouer avec sa propre identité ni dissoudre son enseignement dans des compromis culturels.
Malgré la fermeté de ses critiques, le cardinal Zen affirme son obéissance filiale au Successeur de Pierre. Il explique que ses mises en garde procèdent non d’un esprit de contestation, mais de sa fidélité au Siège apostolique. Il appelle enfin les fidèles à prier pour que le Pape demeure ferme dans la vérité et pour que l’Église retrouve l’unité fondée sur la foi apostolique, seule base capable de résister aux dérives doctrinales.


