De nos jours, de nombreuses personnes, même celles qui sont baptisées, ne comprennent pas vraiment la signification profonde du Carême. De plus en plus de personnes associent cette période de jeûne et de pénitence aux pratiques plus visibles, affirmatives et décomplexées de l’islam. Pourtant, le jeûne est une pratique commune à toutes les religions.

En France, le Ramadan est largement couvert par les médias, tandis que le Carême des chrétiens (catholiques, protestants et orthodoxes) est souvent ignoré. Jadis, la pratique du Carême était plus visible et faisait partie intégrante de la vie sociale, mais elle est aujourd’hui devenue plus personnelle et intérieure. Le Carême et le Ramadan ont des racines communes dans les pratiques hébraïques, mais il existe des différences :

le Carême est un acte d’amour dirigé vers la résurrection du Christ, célébrée à Pâques, tandis que le Ramadan est avant tout un acte de soumission.

Le Ramadan est une pratique communautaire, alors que le Carême est plus personnel. Pour les chrétiens, le Carême est une période de pénitence, tout comme le jeûne est une pratique importante pour les juifs et les musulmans. Les juifs pratiquent le jeûne lors de Yom Kippour, tandis que les musulmans le font pendant le Ramadan, tel que prescrit dans la sourate II du Coran. Les racines du Carême remontent à l’épisode biblique de la traversée du désert par Moïse, qui a été vécu par Jésus pendant 40 jours.

Les pratiques de jeûne des catholiques et des musulmans en ces périodes sont différentes non seulement dans leurs contours, mais aussi quant à leur but. Le chrétien est appelé à se comporter comme s’il ne jeûnait pas devant les yeux du monde, afin que son jeûne soit connu non des hommes, mais de son Père qui est là dans le secret. En revanche, le Ramadan s’accompagne d’une surveillance étroite de chaque musulman au sein de la “communauté des croyants”. Pendant le Ramadan, il est strictement interdit de manger pendant la journée, mais tous les interdits cessent dès le coucher du soleil.

Pour le chrétien, il ne s’agit pas de compenser le soir ce dont il s’est privé durant la journée, mais plutôt de faire des sacrifices discrets et joyeux. Cette grande retraite annuelle des fidèles vise à renouveler les cœurs, en portant une attention plus diligente à la vie de prière, au dépouillement, au travail des vertus, le tout couronné par une confession sincère de ses fautes.