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« Le choix de la mort n’est pas un moindre mal » : la réponse cinglante de Mgr de Moulins-Beaufort à Emmanuel Macron

Monseigneur de Moulins-Beaufort - DR Eglise catholique
Monseigneur de Moulins-Beaufort - DR Eglise catholique
« Faire mourir ne peut être le choix de la fraternité ni de la dignité. »

Alors que l’Assemblée nationale a voté en première lecture le projet de loi controversé sur l’aide active à mourir, l’ancien président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a réagi avec une fermeté rare. Dans une déclaration publiée le 6 mai 2025, il a adressé un message direct au président Emmanuel Macron, dénonçant sans détour ce qu’il qualifie de « transgression » majeure contre les plus vulnérables.

« Non, Monsieur le Président, le choix de faire mourir et d’aider à se tuer n’est pas celui du moindre mal. C’est celui de la mort tout court », écrit l’archevêque, appelant à cesser de « mentir » ou de « se cacher derrière les mots ».

Le projet de loi sur la fin de vie, examiné depuis plusieurs semaines en commission, a été adopté ce lundi par les députés, malgré de nombreuses oppositions au sein de la société civile, du corps médical, et des représentants des cultes. Le texte, qui instaure un cadre pour « l’aide à mourir » sous conditions strictes, marque une rupture historique avec l’interdit de tuer dans la tradition juridique et morale française.

Monseigneur de Moulins-Beaufort insiste : « Faire mourir ne peut être le choix de la fraternité ni de la dignité. » Pour lui, cette loi entérine un abandon : celui d’une société qui renonce à accompagner ses membres les plus fragiles jusqu’au bout. Il s’inquiète aussi de l’effet à long terme : « Cette transgression pèsera sur les plus fragiles et les plus seuls de notre société. »

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Cette critique de l’épiscopat français s’inscrit dans une ligne claire portée depuis plusieurs mois par le pape François. Déjà en septembre 2023, à Marseille, en conclusion des Rencontres méditerranéennes, le souverain pontife avait lancé cet avertissement :

« On ne joue pas avec la vie. Ce n’est pas une question religieuse. C’est une question d’humanité. »

Le pape dénonçait alors la « perspective faussement digne d’une mort douce » et appelait à ne pas céder à une logique utilitariste qui fragilise encore davantage les plus faibles.La déclaration de l’ancien président de la CEF, dans ce contexte, sonne comme un rappel des fondements de l’anthropologie chrétienne : la vie n’est pas un bien disponible, mais un don reçu et accompagné. Le texte sera désormais transmis au Sénat. De nombreux observateurs s’attendent à une bataille politique et éthique intense dans les prochaines semaines.

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