“Depuis plusieurs mois, nous assistons, dans l’hyper-centre de Nantes, mais plus particulièrement dans nos églises, à la montée exponentielle des incivilités en tout genre, à une agressivité latente qui explose en différentes occasions, à de la violence verbale et de plus en plus physique, avec une impression d’absence de réaction de l’Etat.

 En définitive nous assistons à une accumulation de violences dans les églises. Que faire ? Soyez en sûr, je ne me résoudrais jamais à fermer nos églises, ou même à imposer une présence policière permanente. Celle-ci nous épaule déjà beaucoup en intervenant rapidement dès que nous la sollicitons. Car ce qui est paradoxal, c’est que dans nos églises, les violences ne sont pas des actes antichrétiens, mais plutôt des incivilités et des agressions venant de personnes fragiles psychologiquement. Il ne faut pas être naïf : la société post-covid est devenue plus dure et beaucoup ont sombré psychologiquement.

Ces blessés de la vie errent dans le centre-ville, faute de prise en charge appropriée par les services médico-sociaux idoines, et trouvent refuge dans nos églises y semant inquiétude et désordre. Menaces verbales et physiques contre les sœurs à Sainte-Croix pour qui crachats et insultes sont devenus monnaie courante. Contre les sacristains ou les bénévoles à Saint-Nicolas et même à Notre-Dame de Bon-Port. Votre curé, obligé d’exercer régulièrement son « pouvoir de police » dans chacun de nos sanctuaires. Harcèlement de ceux qui viennent se recueillir. Éclats de voix fréquents dans ces lieux destinés à la prière qui ne jouissent plus du calme et de la tranquillité nécessaire et qui devraient leur être garantie.

La paroisse ressemble parfois à la cour des miracles ! Certes c’est en partie sa mission, mais certains débordements nécessitent l’intervention des sœurs, des prêtres et des bénévoles, qui pendant ce temps ne se consacrent pas à leurs autres missions paroissiales et se sentent parfois bien seuls, au risque d’un épuisement certain.

Car constatant la peur, o combien compréhensible, des uns ou le déni de cette situation de certains, qui refusent d’appeler la police alors qu’il le faudrait (et qu’elle nous l’a demandé !), nous avons besoin de l’aide, de la vigilance et du courage de tous. Il faut que nos églises redeviennent de véritables lieux de prière et de paix, des oasis paisibles au milieu du tumulte incessant de la cité. Il est donc temps de lutter ENSEMBLE contre les incivilités et l’insécurité, adoptons une attitude solidaire et vigilante. À plusieurs, la prise en charge d’une personne en difficulté, pour la calmer, pour l’aider à gagner une sortie, pour prévenir la police, pour faire baisser la tension, sera plus sécurisante. « N’ayez pas peur », nous dit Jésus. J’ajoute « courage et confiance ». Le courage est de notre ressort, de notre volonté, la confiance est la présence discrète, constante et agissante de Dieu et du Christ dans nos cœurs. Faire de la Maison du Père une maison de paix c’est notre affaire à tous.”

P. Loïc Le Huen, curé +

Notre-Dame-de-Nantes – Dimanche 16 octobre 2022 – Bulletin paroissial – N°526

Print Friendly, PDF & Email



Recevez chaque jour notre newsletter !


Print Friendly, PDF & Email