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« Le dialogue et le contact physique doivent toujours être présents dans la relation thérapeutique », rappelle le pape Léon XIV

Le pape Léon XIV lors de son audience - DR
Le pape Léon XIV lors de son audience - DR
Le Saint Père a reconnu que l'Intelligence Artificielle pouvait constituer un grand appui dans l’assistance clinique, mais il a fermement souligné qu’elle ne remplacera jamais le médecin

Le pape Léon XIV a reçu ce jeudi 2 octobre 2025, en la fête des saints anges gardiens, les représentants de la Confédération Médicale Latino-ibéroaméricaine et des Caraïbes (CONFEMEL), une organisation qui rassemble plus de deux millions de médecins engagés dans l’amélioration des soins de santé dans leurs pays. Dans un discours prononcé au Vatican, le Saint-Père a livré une réflexion sur la vocation médicale, le rôle du médecin et les limites de la technologie dans le domaine de la santé.Le pape a ouvert son allocution en rappelant que la relation entre le médecin et son patient ne peut se réduire à une mécanique technique. Elle doit être, au contraire, marquée par le dialogue, la communication et le contact physique, trois dimensions essentielles qui, selon lui, ne doivent jamais disparaître, quelles que soient les avancées des instruments modernes de diagnostic et de traitement.

Citant saint Augustin, il a rappelé que le Christ lui-même est à la fois « médecin » et « remède », car sa parole est vie et sa chair est guérison.

Pour illustrer cette vérité, Léon XIV s’est référé à l’épisode évangélique du lépreux purifié par Jésus : « Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : “Je le veux, sois purifié” » (Mc 1,40-42). Ce geste simple mais bouleversant, a expliqué le Saint-Père, révèle que la guérison passe par une rencontre véritable, où la dignité du malade est reconnue dans toute son humanité.Dans la lignée de cette réflexion, le pape a évoqué la figure exemplaire du bienheureux José Gregorio Hernández, le « médecin des pauvres » du Venezuela, qui sut conjuguer compétence scientifique et charité évangélique. Pour Léon XIV, il incarne un modèle de médecin chrétien, capable d’unir excellence professionnelle et proximité humaine, dans un esprit de service.

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Le Saint-Père a également abordé une question actuelle : l’intelligence artificielle en médecine. Il a reconnu qu’elle pouvait constituer un grand appui dans l’assistance clinique, mais il a fermement souligné qu’elle ne remplacera jamais le médecin.

Reprenant les paroles de Benoît XVI, il a rappelé que les médecins sont « des réserves d’amour » qui portent espérance et consolation à ceux qui souffrent. Aucun algorithme, a insisté Léon XIV, ne peut offrir une caresse, un regard compatissant ou une parole réconfortante.Enfin, le pape a invité les professionnels de santé à affronter les défis qui les attendent avec espérance, en invoquant la protection du Christ et de la Vierge Marie, Santé des malades. Leur mission, a-t-il conclu, est une véritable vocation qui s’inscrit dans le pèlerinage de toute l’humanité vers la maison du Père.

Cette intervention rappelle avec force que la médecine, loin d’être une science froide, est avant tout un art profondément humain, où le savoir technique doit toujours être accompagné d’un cœur compatissant. Dans un monde où la tentation est grande de confier à la technologie ce qui relève de la rencontre humaine, Léon XIV rappelle aux médecins ,et à nous tous, que la véritable guérison se trouve là où l’amour se fait geste et parole.

intégralité du discours aux représentants de la « confédération médicale latino-ibéroaméricaine et des caraïbes »

« Nous commençons par le signe de la Croix, par lequel nous avons tous été sauvés : au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La paix soit avec vous !

Bonjour à tous et soyez les bienvenus.

Je suis heureux de vous recevoir ce matin au Vatican. Vous appartenez à la Confédération Médicale Latino-ibéroaméricaine et des Caraïbes, un organisme qui représente plus de deux millions de médecins qui s’emploient à apporter une assistance sanitaire de qualité jusque dans les moindres recoins de leurs pays. Merci pour ce travail inlassable.

Aujourd’hui, 2 octobre, l’Église célèbre les saints anges gardiens. Cette mémoire peut nous aider à réfléchir sur la relation médecin-patient, qui repose sur le contact personnel et le soin de la santé, on pourrait dire, à l’image des anges qui nous gardent et nous protègent sur le chemin de la vie. Ce thème me rappelle aussi quelques paroles de saint Augustin, lorsqu’il se référait au Christ comme médecin et comme remède. Il est médecin parce qu’il est parole et remède parce qu’il est Parole faite chair (cf. Sermon 374, 23). Assurément, la « parole » et la « chair » sont essentielles ; le dialogue, la communication et le contact physique doivent toujours être présents dans la relation thérapeutique, au-delà des instruments et outils utilisés pour soigner les maladies.

Comme nous le lisons dans l’Évangile, Jésus a guéri plusieurs malades. Nous pourrions citer le cas de ce lépreux qui, « tombant à genoux, lui dit : “Si tu le veux, tu peux me purifier”. Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : “Je le veux, sois purifié”. Aussitôt la lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1,40-42). Il ne s’agit pas d’un geste mécanique : entre le lépreux et Jésus s’est établie une relation personnelle ; celui qui ne pouvait être touché trouve dans la caresse de Jésus la santé et le salut.

De même, nombreuses sont les figures de médecins qui ont su consacrer leur vie au bien de leurs patients. Je voudrais aujourd’hui rappeler le bienheureux José Gregorio Hernández, l’un des médecins les plus connus du Venezuela au début du XXe siècle. Je le considère comme un bon exemple pour vous, car il a su allier sa haute compétence médicale à son dévouement envers les plus démunis, ce qui lui valut le titre de « médecin des pauvres ».

À la lumière de ces réflexions, je vous invite à continuer de creuser l’importance de la relation médecin-patient. Une relation entre deux personnes, avec leurs corps et leur intériorité, avec leur histoire. Cette conviction nous aide aussi à éclairer la place de l’intelligence artificielle en médecine : elle peut et doit être une grande aide pour améliorer l’assistance clinique, mais elle ne pourra jamais occuper la place du médecin, car vous êtes, comme le disait le pape Benoît XVI, « des réserves d’amour qui portent sérénité et espérance à ceux qui souffrent » (Benoît XVI, Angélus, 1er juillet 2012). L’algorithme ne pourra jamais remplacer un geste de proximité ou une parole de consolation.

Chers amis, vous avez devant vous de grands et stimulants défis, qui demandent à être affrontés avec espérance. À la fin de notre rencontre, je demande à « Jésus Christ, notre espérance » (1 Tm 1,1) et à la Très Sainte Vierge Marie, Santé des malades, d’accompagner chacun de vous dans ce pèlerinage que nous faisons tous vers la maison du Père. Que Dieu vous bénisse tous. Merci beaucoup.

Et concluons donc en demandant la bénédiction du Seigneur sur vous et sur tous vos collègues. Cette relation et cette possibilité de vie et d’espérance que vous offrez à vos patients, à tous les malades, sont tellement importantes. »

Source Vatican

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