Tribune Chrétienne

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Le droit de tuer ? … par euthanasie…

Selon le Saint-Père :

 “L’euthanasie, même si elle n’est pas motivée par le refus égoïste de prendre en charge l’existence du malade, doit être considérée comme une fausse piété, plus encore, comme une “perversion” inquiétante de celle-ci.”

En effet, la véritable « compassion » rend sympathique la douleur des autres et n’élimine pas la personne dont la souffrance ne peut être endurée.

Le geste de l’euthanasie apparaît encore plus pervers s’il est accompli par ceux, telle la famille, qui devrait assister leurs proches avec patience et amour, ou par ceux,tels les médecins, en raison de leur profession spécifique, qui devraient soigner les malades même dans les conditions terminales les plus douloureuses.

L’option de l’euthanasie est plus grave lorsqu’elle est configurée comme un homicide que d’autres pratiquent sur une personne qui ne l’a d’aucune façon demandée et qui n’a jamais donné son consentement.

De plus, l’arbitrage et l’injustice atteignent leur paroxysme lorsque certains, médecins ou législateurs, s’arrogent le pouvoir de décider qui doit vivre ou mourir.Ainsi, la vie du plus faible reste entre les mains du plus fort ; le sens de la justice dans la société est perdu de-même que celui de la confiance réciproque, fondement de toute relation authentique entre les personnes.

Le désir qui jaillit du cœur de l’homme devant la rencontre suprême avec la souffrance et la mort, surtout lorsqu’il ressent la tentation de sombrer dans le désespoir et presque de s’y effondrer, est avant tout un désir de compagnie, de solidarité et de soutien dans l’épreuve de vie :c’est une demande d’aide pour continuer à espérer, quand tous les espoirs humains s’évanouissent.

Il semble incroyable que des médecins et législateurs, prétendus défenseur des droits de l’homme, puissent présenter un tel projet, clairement contraire au droit principal de tout homme : le droit à la vie.

Cependant, c’est compréhensible. Car qui n’a pas la foi, qui voit la vie d’un point de vue purement utilitaire et l’homme en tant qu’être purement matériel, désespère évidemment devant la douleur et la mort.

Nous savons tous que supporter ces transes devient souvent plus difficile pour ceux qui accompagnent et entourent le patient que pour le patient lui-même…

 Alors, soyons honnêtes : qui veut-on aider en légalisant l’euthanasie ?

le patient, ou ceux qui décident de sa mort ?

Quelqu’un a-t-il décidé d’étudier les conséquences pour une personne de prendre conscience de sa responsabilité dans le décès d’un être cher ?

Les défenseurs de l’euthanasie s’en soucient-ils ?

Aujourd’hui, l’euthanasie est à nouveau acceptable pour certains en raison de l’individualisme répandu et de l’incompréhension qui en résulte, de la liberté comme simple capacité de décider quoi que ce soit tant que l’individu le juge nécessaire ou opportun.

“Ma vie est à moi : personne ne peut me dire quoi faire de ça.J’ai le droit de vivre, mais on ne peut pas me forcer à vivre”

Des affirmations comme celles-ci sont celles qui sont répétées pour justifier ce qu’on appelle “le droit à une mort digne”, un euphémisme pour dire, en réalité, le “droit de se suicider”. Mais cette façon de parler dénote un égocentrisme littéralement meurtrier et qui met en danger la juste coexistence entre les hommes.

 Les individus s’érigent ainsi en faux « dieux » prêts à décider de leur vie et de celle des autres.

En même temps, l’existence humaine tend à être conçue comme une simple occasion de “jouir”. Nombreux sont les faux prophètes de la vie “sans douleur” qui nous exhortent à ne rien supporter du tout et à nous révolter contre le moindre échec. Selon eux, la souffrance, l’endurance et le sacrifice sont des choses du passé, des antiquités que la vie moderne a déjà totalement surmontées. Une vie “de qualité” aujourd’hui serait une vie sans aucune souffrance.

Les sociétés ont les médecins qu’elles méritent.

Citons le tristement célèbre Docteur Jack Kevorkian, le docteur suicide ou docteur de la mort , qui gagnait sa vie en aidant t les gens à mourir sans douleur ( par diffusion d’un gaz mortel) .

 Il est faux d’affirmer que l’Église catholique défende la cruauté médicale. Ce qu’elle défend, c’est précisément le droit mourir dignement. Et Elle bénit ceux qui, d’une manière ou d’une autre, cherchent à soulager la douleur, en particulier celle des malades en phase terminale. De plus, les soins palliatifs « constituent une forme privilégiée de charité désintéressée »

Ce n’est pas par le meurtre ou le suicide assisté que l’on aide à mourir dans la dignité : une mort vraiment digne est assurément assurée par ceux qui se rapprochent des personnes âgées ou des malades en phase terminale prêts à souffrir avec elles, qui se consacrent solidairement à leurs soins et à leur attention, qui soulagent leurs douleurs physiques et morales.

Nous espérons que nos législateurs – croyants ou non – agiront raisonnablement ; et nous souhaitons que, sans se résigner à la difficulté pour l’homme d’aujourd’hui d’affronter la douleur et la mort, ils se manifestent en faveur de la vie :

DE TOUTE VIE HUMAINE, VALABLE ET DIGNE EN TANT QUE TELLE.

Lecteur Christope Remont avec aciprensa.

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