Le pape François a confirmé la canonisation de Mère Carmen Rendiles, fondatrice des Servantes de Jésus. Deux miracles reconnus par l’Église élèvent cette religieuse au rang de sainte, aux côtés du docteur José Gregorio Hernández. Le 28 mars 2025, le pape François a signé le décret approuvant le second miracle attribué à l’intercession de Carmen Elena Rendiles Martínez, connue sous le nom de Mère Carmen de Venezuela. Cette décision historique fait d’elle la première sainte vénézuélienne, aux côtés du docteur José Gregorio Hernández, également canonisé cette année.
Deux miracles authentifiés
Le premier miracle, reconnu en 2017, concernait la guérison de la docteure Trinette Durán de Branger, chirurgienne vénézuélienne. Le 18 juillet 2003, alors qu’elle souffrait d’une grave lésion au bras droit, elle participe à une célébration au collège Belén à Caracas, fondé par Mère Carmen. Après avoir prié avec foi, elle recouvre l’usage complet de son bras, de manière instantanée, durable et inexpliquée scientifiquement. Ce miracle permit la béatification de Mère Carmen, célébrée à Caracas le 16 juin 2018 par le cardinal Angelo Amato.
Le second miracle, approuvé en 2025, concerne une jeune fille de 18 ans atteinte d’une hydrocéphalie triventriculaire idiopathique, diagnostiquée en 2015. Son état s’aggrave malgré plusieurs opérations. En 2019, sa tante prie avec ferveur à la tombe de Mère Carmen au collège Belén. La jeune fille elle-même participe à une messe dans la chapelle où repose la bienheureuse. Après avoir touché une image de Mère Carmen, elle commence à parler et à marcher de nouveau. Sa guérison fut jugée totale, stable et sans explication médicale possible. Ce second miracle ouvre la voie à sa canonisation.
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Une vie marquée par la foi et le service
Carmen Rendiles est née le 11 août 1903 à Caracas sans bras droit, un handicap qu’elle n’a jamais laissé entraver sa vocation. À 15 ans, elle ressent l’appel à la vie religieuse. En 1927, elle entre chez les Servantes de Jésus au Saint-Sacrement, congrégation française nouvellement implantée au Venezuela. Elle effectue sa formation en France avant de revenir dans son pays natal. Elle devient maîtresse des novices puis supérieure de la maison de Caracas.
En 1965, après le Concile Vatican II, elle fonde avec l’appui de l’épiscopat vénézuélien la congrégation des Servantes de Jésus du Venezuela, afin de préserver le charisme initial de la communauté. Elle en devient supérieure générale, un poste qu’elle occupe jusqu’à sa mort le 9 mai 1977, à l’âge de 73 ans. Malgré un grave accident de voiture en 1974 qui la laisse en fauteuil roulant, elle poursuit son ministère avec une ferveur intacte.Aujourd’hui, la congrégation compte environ 100 religieuses réparties dans une vingtaine de communautés au Venezuela, en Colombie et en Équateur. Mère Carmen est vénérée dans la chapelle du collège Belén de Caracas, et sa fête liturgique est fixée au 9 mai.
Le consistoire qui fixera la date et le lieu de la canonisation n’a pas encore été annoncé. Mais tout porte à croire que la canonisation de Mère Carmen et celle de José Gregorio Hernández auront lieu ensemble, possiblement à Caracas. Une reconnaissance conjointe pour ces deux figures marquantes de la foi au Venezuela.