Le pape Léon XIV, tout juste élu, marque dès les premiers jours de son pontificat une volonté claire : placer l’unité des chrétiens au cœur de sa mission pastorale. Le Souverain Pontife a annoncé son intention de se rendre à Nicée (actuelle İznik, en Turquie) à l’occasion du 1 700e anniversaire du premier concile œcuménique de 325.Ce voyage, envisagé déjà par son prédécesseur, le pape François, revêt une portée hautement symbolique. C’est à Nicée que les Pères de l’Église réunis proclamèrent le premier Credo, socle doctrinal de la foi chrétienne, encore aujourd’hui partagé par la plupart des confessions chrétiennes. En se rendant sur les lieux où cette profession de foi vit le jour, Léon XIV entend raviver la mémoire d’une unité originelle à retrouver.
Le pape, conscient des divisions historiques profondes entre catholiques, orthodoxes et protestants, place l’élan œcuménique au centre de cette démarche. « Tendre vers la réconciliation, ce n’est pas nier les blessures du passé, mais reconnaître qu’un seul Seigneur nous unit par un même baptême », a-t-il déclaré lors d’une récente audience.
En ce mois de mai 2025, alors que Pâques a déjà été célébré cette année à la même date par les catholiques et les orthodoxes, un signe providentiel renforce l’espoir d’un rapprochement des Églises séparées. De plus, la date du concile de Nicée, traditionnellement fixée au 20 mai 325, sera commémorée le 20 mai 2025. Le Vatican prévoit que la visite du pape à Nicée puisse avoir lieu autour de cette date anniversaire, bien que le jour exact reste à confirmer.
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Le choix de Nicée illustre également la vision spirituelle du pape Léon XIV : revenir aux sources, à la simplicité du message chrétien fondé sur la vérité, l’amour et la paix. Il ne s’agit pas d’un geste diplomatique isolé, mais d’une invitation à une conversion des cœurs, à une véritable metanoia à l’échelle de la chrétienté.Si le calendrier reste encore à préciser en raison de la récente élection du pape, des préparatifs sont en cours. Le Vatican souhaite que ce pèlerinage à Nicée ne soit pas un événement politique, mais un moment de prière intense et de fraternité entre chrétiens.
Le pape Léon XIV semble ainsi vouloir inscrire son pontificat sous le signe d’un élan profond vers la réconciliation, en s’appuyant non sur des stratégies humaines, mais sur la force spirituelle du Credo commun. Dans un monde où les tensions religieuses et politiques persistent, son appel à retourner à Nicée résonne comme un rappel à l’essentiel : « Que tous soient un » (Jn 17, 21).
La devise choisie par le pape Léon XIV pour son blason, « In illo uno unum » (« En Celui qui est un, soyons un »), trouve ici toute son illustration. Inspirée de saint Augustin, elle souligne que l’unité véritable ne peut naître qu’en s’enracinant dans le Christ unique. En appelant les chrétiens à se rassembler autour de la foi commune exprimée à Nicée, le Saint-Père invite toute l’Église à retrouver son centre dans l’Unique qui seul peut faire de nous un seul corps.