Depuis 2000 ans

Le pape Léon XIV condamne l’euthanasie et adresse un message à peine voilé à la France

Pape Léon XIV - DR
Pape Léon XIV - DR
Sans jamais citer la France, le pape Léon XIV a adressé un message limpide contre l’euthanasie lors de son audience générale du 4 juin. Dans une catéchèse centrée sur la dignité de toute vie, le Souverain Pontife a défendu la logique de la grâce contre celle du mérite… et du désespoir

Lors de sa troisième audience générale tenue le mercredi 4 juin 2025 sur la place Saint-Pierre, le pape Léon XIV a poursuivi son cycle de catéchèses consacré à l’espérance chrétienne. Méditant sur la parabole des ouvriers de la vigne, tirée de l’Évangile selon saint Matthieu (20,1-16), il a offert une méditation riche sur la dignité de toute vie humaine et sur l’appel constant de Dieu, quel que soit le moment où l’homme y répond.

« Le Royaume des Cieux est semblable à un maître de maison qui sort à toute heure chercher des ouvriers : c’est l’image d’un Dieu qui ne se lasse jamais de nous appeler. Peu importe que nous arrivions à l’aube ou à la onzième heure : ce qui compte, c’est de dire oui. » À ceux qui pourraient se croire en marge ou inutiles, le pape a adressé un message d’encouragement : « Dieu ne choisit pas les meilleurs, mais il aime chacun avec la même intensité. Il nous appelle non pas parce que nous sommes parfaits, mais parce qu’il nous aime. »Revenant sur le cœur de la parabole, le pape a souligné que Dieu ne raisonne pas selon des critères de mérite mais selon une logique de grâce. « Le maître de la vigne n’a pas été injuste, mais simplement généreux », a-t-il expliqué. « Il n’a pas regardé seulement le mérite, mais aussi le besoin. Dieu veut donner à tous son Royaume, c’est-à-dire la vie pleine, éternelle et heureuse. » Et de préciser : « Jésus ne fait pas de classement. À celui qui lui ouvre son cœur, il donne tout lui-même. »

Lire aussi

Commentant le salaire unique donné aux ouvriers, le pape Léon XIV a rappelé : « Pour Dieu, il est juste que chacun ait ce qui est nécessaire pour vivre. » Il a dénoncé la tentation de se comparer, de se croire lésé par la générosité divine, là où il faudrait reconnaître un amour qui s’adresse à tous sans condition. « Les premiers ouvriers sont déçus car ils ne voient pas la beauté du geste du maître », a-t-il noté. « Mais Dieu connaît la dignité de chacun et agit en fonction de celle-ci. »S’adressant en particulier aux jeunes, le Saint-Père a exhorté à ne pas remettre à plus tard l’engagement dans la foi : « Ne remettez pas à demain. Retroussez vos manches. N’ayons pas peur, même dans les moments sombres de la vie. » Il a aussi ajouté : « Quand on ne se sent pas apprécié, on risque de se brader au premier venu. Mais notre vie vaut. Elle vaut toujours. »

Mais ce sont ses paroles adressées aux francophones qui ont donné à cette audience une portée plus large, en pleine actualité. Alors que l’Assemblée nationale française vient d’adopter en première lecture une loi établissant un « droit à l’aide à mourir », le pape a déclaré sans détour : « Notre monde peine à trouver une valeur à la vie humaine, même en sa dernière heure. » S’il n’a pas mentionné directement la France, la référence a été perçue comme claire par tous ceux qui suivent avec inquiétude l’évolution de la législation dans notre pays. À bon entendeur, salut.Fidèle à l’enseignement de l’Église, le pape Léon XIV a ainsi rappelé, sans déclarations tonitruantes mais avec la fermeté pastorale qui le caractérise depuis le début de son pontificat, que la vie humaine conserve toute sa dignité jusqu’à son dernier souffle. La logique du Royaume n’est pas celle de l’utilité ni du désespoir, mais celle du don et de l’espérance.

Recevez chaque jour notre newsletter !