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Le pape Léon XIV déclare que « La Croix de Jésus est la plus grande découverte de la vie, la valeur qui change toutes les valeurs »

Le Pape Léon XIV - DR
Le Pape Léon XIV - DR
Dans le cadre du Jubilé 2025, le Saint-Père a rappelé que la Croix demeure le centre de la vie chrétienne, le trésor caché qui transforme toute existence et redonne espérance à ceux qui savent s’abaisser pour accueillir le Christ

Lors de l’Audience jubilaire du samedi 6 septembre 2025, le pape Léon XIV a consacré sa catéchèse au thème de l’espérance chrétienne, invitant les fidèles à contempler le mystère de la Croix comme source de joie et de vie nouvelle.Le Saint-Père a d’abord évoqué la spontanéité des enfants qui aiment creuser la terre et découvrir ce qui se cache sous la surface. Cette expérience simple, a-t-il expliqué, illustre la dynamique du Royaume de Dieu : « L’espérance se rallume lorsque nous creusons et brisons la croûte de la réalité, lorsque nous allons au-dessous de la surface. » Dans ce contexte, Léon XIV a rappelé l’exemple de sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, dont la tradition garde mémoire comme celle qui découvrit la Sainte Croix à Jérusalem. Femme de foi, issue d’un milieu modeste, Hélène sut conserver sa dignité et sa fidélité au Christ malgré les épreuves de sa vie. Son geste, au-delà de l’histoire, est devenu un signe prophétique :

« La Croix de Jésus est la plus grande découverte de la vie, la valeur qui change toutes les valeurs. »

La « découverte » de la Croix par Hélène symbolise ce que chaque chrétien doit accomplir dans sa propre vie spirituelle : aller au-delà des apparences, creuser dans la profondeur de son cœur pour rencontrer dans l’épreuve et l’humilité la présence vivante du Christ crucifié et ressuscité.En affirmant que la Croix « change toutes les valeurs », le pape Léon XIV a montré que la logique chrétienne renverse les critères du monde. Alors que la société exalte la réussite, le pouvoir et l’accumulation de richesses, la Croix enseigne que la véritable grandeur réside dans le sacrifice, le service et le don de soi.À l’exemple de sainte Hélène, chaque fidèle est appelé à faire de la Croix sa boussole. Elle est lumière dans la nuit, force dans la faiblesse, consolation dans la souffrance. Elle enseigne que la victoire ne vient pas de l’écrasement de l’autre, mais de la capacité à aimer jusqu’au bout.

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Cette catéchèse prend une signification particulière dans le contexte du Jubilé 2025. L’Année Sainte, marquée par la prière, le pèlerinage et la confession, invite les chrétiens à franchir la « Porte Sainte » qui est le Christ lui-même. Or, franchir cette porte signifie entrer dans le mystère de la Croix et de la Résurrection, et accepter que l’amour de Dieu transforme profondément la vie.En concluant son enseignement, le pape Léon XIV a rappelé que « Dieu est toujours sous nous, pour nous élever vers le haut », exhortant les fidèles à retrouver la simplicité des enfants afin de redécouvrir dans la Croix non pas un signe de mort, mais la victoire de la Vie.

Texte intégral de l’audience générale (traduction française par Tribune Chrétienne )

« Chers frères et sœurs, bonjour !

Bienvenue à vous tous, pèlerins venus à Rome de tant d’endroits différents. Dans cette ville riche d’histoire, nous pouvons être confirmés dans la foi, la charité et l’espérance. Aujourd’hui, nous nous arrêterons sur un aspect particulier de l’espérance.

Je voudrais commencer par un souvenir : enfants, mettre les mains dans la terre avait un charme particulier. Nous nous en souvenons, et peut-être le remarquons-nous encore : il nous fait du bien d’observer le jeu des enfants ! Creuser la terre, briser la croûte dure du monde et voir ce qu’il y a dessous…Ce que Jésus décrit dans la parabole du trésor caché dans le champ (cf. Mt 13,44) n’est plus un jeu d’enfant, et pourtant la joie de la surprise est la même. Et le Seigneur nous dit : ainsi est le Royaume de Dieu. En fait, c’est ainsi que l’on trouve le Royaume de Dieu. L’espérance se rallume lorsque nous creusons et brisons la croûte de la réalité, lorsque nous allons au-dessous de la surface.

Aujourd’hui, je voudrais rappeler avec vous que, dès qu’ils eurent la liberté de vivre en chrétiens publiquement, les disciples de Jésus commencèrent à creuser, en particulier sur les lieux de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. La tradition d’Orient et d’Occident se souvient de Flavia Julia Hélène, mère de l’empereur Constantin, comme de l’âme de ces recherches. Une femme qui cherche. Une femme qui creuse. Le trésor qui rallume l’espérance, c’est en effet la vie de Jésus : il faut se mettre sur ses traces.

Que de choses une impératrice aurait pu faire autrement ! Quels lieux plus nobles elle aurait pu préférer à la périphérique Jérusalem. Que de plaisirs et d’honneurs de cour. Nous aussi, frères et sœurs, nous pouvons nous reposer dans les positions acquises et dans les richesses, grandes ou petites, qui nous donnent sécurité. Ainsi se perd la joie que nous avions enfants, ce désir de creuser et d’inventer qui rend chaque jour nouveau. « Inventer » – vous le savez – en latin signifie « trouver ». La grande « invention » d’Hélène fut la découverte de la Sainte Croix. Voilà le trésor caché pour lequel il vaut la peine de tout vendre ! La Croix de Jésus est la plus grande découverte de la vie, la valeur qui change toutes les valeurs.

Hélène put le comprendre, peut-être, parce qu’elle avait longtemps porté sa propre croix. Elle n’était pas née à la cour : on dit qu’elle était une hôtelière d’humbles origines, dont le futur empereur Constance s’éprit. Il l’épousa, mais pour des calculs de pouvoir il n’hésita pas ensuite à la répudier, l’éloignant pendant des années de son fils Constantin. Devenu empereur, Constantin lui-même lui procura plus d’un chagrin et de nombreuses déceptions, mais Hélène resta toujours elle-même : une femme en recherche. Elle avait décidé de devenir chrétienne et pratiqua toujours la charité, sans jamais oublier les humbles dont elle-même était issue.Tant de dignité et de fidélité à la conscience, chers frères et sœurs, changent le monde encore aujourd’hui : elles rapprochent du trésor, comme le travail de l’agriculteur. Cultiver son propre cœur demande de l’effort. C’est le plus grand travail. Mais en creusant on trouve, en s’abaissant on s’approche toujours davantage de ce Seigneur qui s’est dépouillé lui-même pour devenir comme nous. Sa Croix est sous la croûte de notre terre.

Nous pouvons marcher fièrement, en foulant distraitement le trésor qui est sous nos pieds. Mais si nous devenons comme des enfants, nous connaîtrons un autre Royaume, une autre force. Dieu est toujours sous nous, pour nous élever vers le haut.

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus du Sénégal, accompagnés de leur évêque Monseigneur Paul Abel Mamba, et ceux venus de France. Frères et sœurs, le Seigneur nous appelle à entrer dans son Royaume avec la simplicité des petits enfants, demandons-lui aujourd’hui la grâce de devenir comme eux. Que Dieu vous bénisse ! »

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