Lors de l’audience accordée aux figurants de la « crèche vivante » ( « Presepe vivente » ) de Sainte-Marie-Majeure, le Saint-Père a souligné que la crèche constitue un témoignage essentiel de la foi chrétienne, un signe spirituel et missionnaire offert comme un don de lumière pour un monde en manque d’espérance.Dans la Salle de la Bénédiction, le pape Léon XIV a reçu les figurants du « Presepe vivente » de Sainte-Marie-Majeure et les artisans de crèches, leur adressant un discours qui dépasse largement le cadre d’une rencontre saisonnière. À travers une méditation profondément enracinée dans la tradition de l’Église, le Saint-Père a rappelé la place centrale de la crèche dans l’annonce du mystère de l’Incarnation.
En évoquant l’origine franciscaine de la crèche , née à Greccio en 1223, Léon XIV a inscrit cette pratique dans la continuité vivante de la foi chrétienne. Les multiples formes culturelles qu’elle a prises au fil des siècles témoignent, selon lui, de la capacité du christianisme à s’incarner sans se diluer.
La crèche demeure ainsi une catéchèse silencieuse mais puissante, capable de parler à tous, croyants comme non-croyants
La référence directe à Benoît XVI constitue un point d’appui majeur du discours. En rappelant que Dieu se fait homme pour vaincre l’orgueil, la violence et la soif de possession, et pour reconduire l’homme à sa véritable identité, le pape Léon XIV confirme une lecture exigeante de l’Incarnation. La crèche révèle que la dignité humaine ne se comprend qu’à la lumière du Christ, et non à partir de constructions idéologiques ou de promesses purement terrestres. Dans la même ligne, le rappel de l’enseignement du pape François souligne également que la contemplation de la Nativité n’est jamais statique. Elle engage à se mettre en chemin, à quitter la passivité spirituelle pour suivre le Christ dans une vie renouvelée. Le cortège de la crèche vivante à travers les rues de Rome devient ainsi un témoignage public de la foi, visible et joyeux, dans un espace souvent marqué par l’indifférence religieuse.
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Le pape a également élargi son propos à la mission quotidienne des chrétiens. En qualifiant les figurants de pèlerins de l’espérance, il a souligné que le témoignage de la crèche ne se limite pas à un moment liturgique ou culturel, mais s’inscrit dans l’ensemble de la vie.
Ce témoignage s’adresse à tous, aux familles, aux jeunes, aux personnes âgées, à ceux qui souffrent comme à ceux qui cherchent encore le sens de leur existence.En concluant par une citation de saint Augustin, Léon XIV a replacé la crèche dans la perspective ultime du salut. Dieu s’est fait homme afin que l’homme puisse trouver demeure dans les cieux. Dans un monde traversé par le doute et la fatigue spirituelle, le pape a rappelé avec force que la crèche reste un signe important, un témoignage lumineux et nécessaire. Un don de lumière pour notre monde.
Texte intégral de l’allocution du pape Léon XIV
( traduction française Tribune Chrétienne )
« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
La paix soit avec vous !
Chers frères et sœurs, bonjour, soyez les bienvenus !
Je salue Son Éminence le cardinal Makrickas et vous tous, qui aujourd’hui donnerez vie au « Presepe vivente » de Sainte-Marie-Majeure.
Vous êtes venus de divers lieux pour apporter auprès de la Tombe de Pierre le témoignage des mille visages avec lesquels, depuis des siècles, des générations de chrétiens représentent le Mystère de l’Incarnation, souvent avec les traits de leur propre culture et les paysages de leur terre. D’ici, vous partirez ensuite pour franchir la Porte Sainte et célébrer l’Eucharistie dans la basilique libérienne, appelée la « Bethléem de l’Occident », où est vénérée la Sainte Crèche.
C’est précisément cette antique relique qui, avec le voyage en Terre Sainte, inspira saint François, en 1223, à célébrer pour la première fois le « Noël de Greccio », au commencement de la tradition de la crèche. Depuis lors, dans toutes les régions du monde, s’est répandue l’habitude de représenter de multiples manières la Nativité du Seigneur, du Dieu qui « vient sans armes, sans la force, pour vaincre l’orgueil, la violence, la soif de possession de l’homme et nous conduire à notre véritable identité » (Benoît XVI, Catéchèse, 23 décembre 2009).
Le pape François disait que devant la crèche, « tandis que nous contemplons la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de Celui qui s’est fait homme pour rencontrer tout homme » (Admirabile signum, 1ᵉʳ décembre 2019, n. 1). C’est bien ainsi : depuis la grotte de Bethléem, où se tiennent Marie, Joseph et l’Enfant dans leur pauvreté désarmante, on repart pour commencer une vie nouvelle sur les traces du Christ. Vous en témoignerez cet après-midi, avec le cortège qui parcourra les rues de la ville. Celui-ci, par ses chorégraphies, ses costumes et ses musiques, sera un signe joyeux de combien il est beau d’être disciples de Jésus, le Dieu fait homme, soleil levant pour illuminer ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et pour diriger nos pas sur le chemin de la paix (Lc 1, 79).
Cela fait de vous, aujourd’hui mais ensuite toujours, comme mission pour votre vie quotidienne, des pèlerins de l’espérance, porteurs de consolation et d’inspiration pour tous ceux que vous rencontrez : les petits et les grands, les familles, les jeunes et les personnes âgées que vous trouverez sur votre route ; ceux qui se réjouissent et ceux qui souffrent, ceux qui sont seuls, ceux qui sentent vivant dans leur cœur le désir d’aimer et d’être aimés, et ceux qui, non sans peine, continuent à travailler avec engagement et persévérance à la construction d’un monde meilleur.
La crèche, très chers amis, est un signe important : elle nous rappelle que nous faisons partie d’une merveilleuse aventure de Salut dans laquelle nous ne sommes jamais seuls et que, comme le disait saint Augustin, « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu, afin que l’homme, habitant de la terre, puisse trouver demeure dans les cieux » (Sermo 371, 1). Diffusez ce message et maintenez vivante cette tradition. Vous êtes un don de lumière pour notre monde, qui a tant besoin de pouvoir continuer à espérer. Merci, merci vraiment à vous tous pour votre engagement ! Je vous bénis de tout cœur, vous et vos familles. Joyeux Noël ! »
Source Vatican


