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Le pape Léon XIV reçoit le Premier ministre libanais Nawaf Salam au Vatican

Le pape Léon XIV avec le Premier ministre libanais Nawaf Salam - DR
Le pape Léon XIV avec le Premier ministre libanais Nawaf Salam - DR
Du 30 novembre au 2 décembre, le Saint-Père se rendra au Liban, au cœur d’un pays meurtri mais fidèle, pour y porter un message de soutien aux chrétiens d’Orient, appelés à demeurer témoins vivants de la foi au milieu des épreuves et des persécutions

Le Saint-Père Léon XIV a reçu en audience ce samedi 25 octobre le Premier ministre libanais Nawaf Salam, accompagné de son vice-Premier ministre Tarek Mitri. À la suite de cette rencontre, les dirigeants libanais ont également eu un entretien à la Secrétairerie d’État avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Rapports avec les États et les Organisations internationales.Selon un communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège, ces entretiens se sont déroulés dans un climat « cordial », marqué par la satisfaction des bonnes relations bilatérales entre le Liban et le Saint-Siège. Les participants ont aussi exprimé leur attente commune du voyage apostolique du pape Léon XIV au Liban, prévu du 30 novembre au 2 décembre prochains, une visite très attendue dans tout le Moyen-Orient.

Ce déplacement revêt une portée spirituelle et diplomatique majeure. Dans un contexte de crise politique, économique et sociale sans précédent, le Liban demeure pour le Saint-Siège un pays clé de la coexistence entre chrétiens et musulmans, un modèle fragile de pluralisme religieux et culturel que le pape souhaite encourager et préserver. Depuis saint Jean-Paul II, le Vatican ne cesse de rappeler que « le Liban est plus qu’un pays : c’est un message », une formule que Léon XIV a lui-même reprise à plusieurs reprises.Les échanges entre les délégations ont porté sur les réformes en cours, la stabilisation du pays et les espérances du peuple libanais, qui voit dans le Saint-Siège un appui moral et spirituel essentiel. Les discussions se sont élargies au contexte régional, avec le souhait partagé qu’une pleine pacification du Levant puisse être atteinte, malgré les tensions persistantes.

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Le pape Léon XIV entend aussi, par cette visite, manifester son soutien aux chrétiens d’Orient victimes de persécutions,Au Liban, les chrétiens représentent un pilier historique et spirituel du pays. Le cardinal Béchara Raï, patriarche de l’Église maronite, appelle depuis des années à des mesures concrètes pour éviter que les chrétiens ne quittent plus le Proche-Orient. Selon lui, leur présence joue un rôle modérateur essentiel dans les sociétés à majorité musulmane. « Si le Proche-Orient se vide de ses chrétiens, les musulmans perdront leur modération », a-t-il averti lors d’un entretien à Bkerké, siège du patriarcat maronite d’Antioche.Le cardinal a déploré les conséquences dramatiques des guerres et des crises économiques dans la région, provoquant une émigration massive, notamment depuis la Syrie et le Liban. Il a toutefois rappelé que cette diaspora, si elle permet à certains de recommencer leur vie, appauvrit spirituellement et humainement les pays d’origine. « Les États doivent changer de perspective. Il ne s’agit pas de regarder le nombre de chrétiens, mais de regarder la valeur que leur présence apporte », avait-t-il insisté.

Le Liban compte aujourd’hui un peu plus de cinq millions d’habitants, mais le pays souffre d’une crise économique et sociale profonde. La pauvreté touche près de la moitié de la population, et des dizaines de milliers de jeunes qualifiés ont émigré. « Les chrétiens sont pauvres, ce qui a des répercussions sur l’accès à la nourriture, aux médicaments et aux soins hospitaliers », reconnaît le patriarche, tout en affirmant sa confiance dans la foi du peuple libanais : « Nos églises sont remplies de jeunes, de gens qui prient, et grâce à cette prière, le Liban peut se relever. »Pour le cardinal Raï, comme pour le pape Léon XIV, les chrétiens du Proche-Orient ont une mission irremplaçable : rester, témoigner du Christ et participer à la reconstruction morale de la région. « Les chrétiens du Proche-Orient sont les gardiens des racines du christianisme en Terre Sainte. Nous devons les aider à rester, et non à partir », rappelait-il.

En amont de sa visite ,l’audience de ce jour confirme ainsi la proximité du Saint-Père avec le Liban, terre de fidélité et de souffrance, où l’Église continue d’incarner, au milieu des divisions et des épreuves, la promesse du Christ : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14,18).

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