Lors d’une audience tenue le 8 novembre 2025 au Palais apostolique du Vatican, le pape Léon XIV a reçu le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Cette rencontre cordiale a mis en lumière la place essentielle de l’Église catholique dans la société sud-africaine, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la réconciliation nationale.Selon le communiqué publié par la Salle de presse du Saint-Siège, les échanges, qualifiés de cordiaux, ont permis d’exprimer une appréciation mutuelle pour la contribution précieuse que l’Église catholique apporte au peuple sud-africain, « en particulier dans les domaines de l’éducation et de la santé, ainsi que pour son engagement constant à promouvoir le dialogue et la réconciliation au sein de la société ».
Cette rencontre intervient dans un contexte où l’Afrique du Sud, marquée par de profondes fractures sociales et économiques, s’appuie sur la vitalité de l’Église pour accompagner les processus de justice et de paix. Présente dans le pays depuis le XIXe siècle, l’Église catholique y constitue aujourd’hui une institution stable et influente, regroupant environ 3,8 millions de fidèles, soit près de 6 % de la population sud-africaine.L’Église catholique en Afrique du Sud est structurée en 26 diocèses et archidiocèses, auxquels s’ajoutent un vicariat apostolique et un ordinariat militaire. Elle est guidée par la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC), qui fédère également les épiscopats du Botswana et d’eSwatini. Cette instance, approuvée par le Saint-Siège, œuvre à la coordination pastorale, à la promotion des vocations, à la formation du clergé et des laïcs, ainsi qu’à l’action sociale dans les domaines de la justice, du développement et de la réconciliation.
Depuis la fin de l’apartheid, la SACBC a joué un rôle majeur dans le dialogue intercommunautaire et la défense des droits humains. De grands noms, comme Mgr Denis Hurley, archevêque de Durban, ont marqué l’histoire du pays par leur engagement courageux contre la ségrégation raciale. Aujourd’hui encore, les évêques catholiques sud-africains continuent de plaider pour une société plus juste, dénonçant les inégalités économiques et la corruption qui minent la cohésion nationale.
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Le pape Léon XIV a tenu à saluer l’engagement concret de l’Église catholique sud-africaine, notamment dans le domaine éducatif. Des centaines d’écoles catholiques, souvent implantées dans des zones défavorisées, assurent une formation de qualité à des enfants issus de toutes les origines. Ces établissements ne se contentent pas de transmettre le savoir, ils forment aussi à la responsabilité, au respect de la dignité humaine et à la citoyenneté.Dans le domaine de la santé, les hôpitaux, dispensaires et cliniques tenus par des congrégations religieuses jouent un rôle vital, particulièrement dans la lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et la malnutrition infantile. À travers ces œuvres, l’Église poursuit la mission évangélique de soigner les corps et les âmes, fidèle à sa vocation de service.
Lors de cette audience, le président Cyril Ramaphosa a exprimé son estime pour le rôle pacificateur de l’Église, reconnaissant son influence positive dans la consolidation de la paix et de la cohésion sociale. L’Afrique du Sud, confrontée à de multiples défis – pauvreté, chômage, tensions communautaires – trouve en l’Église un partenaire moral et social de premier plan.Le Saint-Siège, sous la conduite du pape Léon XIV, a de son côté réaffirmé sa disponibilité à accompagner le pays sur le chemin du développement humain intégral, dans le respect de la justice, de la solidarité et du bien commun.
Cette audience marque un jalon important dans les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et l’Afrique du Sud, établies depuis 1994. Elle s’inscrit dans la continuité du rôle historique de l’Église sur le continent africain : être un ferment de réconciliation et d’espérance, au service de la dignité de chaque homme et de chaque femme.


