Le 15 novembre prochain, le Vatican ouvrira ses portes à une constellation d’artistes venus du monde entier. Réalisateurs, acteurs et producteurs seront reçus par le pape Léon XIV au Palais apostolique, pour une rencontre exceptionnelle entre le Saint-Siège et le septième art.L’événement, organisé par le Dicastère pour la Culture et l’Éducation en collaboration avec le Dicastère pour la Communication et les Musées du Vatican, s’inscrit dans la continuité des initiatives culturelles lancées ces dernières années par le Saint-Père. Après les rendez-vous consacrés aux arts visuels (juin 2023), à l’humour (juin 2024) et le Jubilé des Artistes et du Monde de la Culture (février 2025), cette nouvelle rencontre met à l’honneur le cinéma comme art du récit, du symbole et de l’espérance.
Depuis Léon XIII jusqu’à Jean-Paul II, les papes ont toujours cherché à dialoguer avec les artistes, conscients que la beauté peut être un chemin vers Dieu. Dans sa Lettre aux artistes publiée en 1999, Jean-Paul II écrivait : « La beauté est la clé du mystère et un appel au transcendant. » Léon XIV s’inscrit dans cette tradition, convaincu que l’art, loin d’être un luxe, est une dimension essentielle de l’âme humaine. En recevant les figures du cinéma mondial, le pape souhaite réaffirmer cette alliance spirituelle entre foi et culture. Comme autrefois Michel-Ange ou Fra Angelico mettaient leur talent au service du sacré, les artistes d’aujourd’hui peuvent, à travers leurs œuvres, témoigner de la grandeur et de la fragilité de l’homme.
Le choix du cinéma n’est pas anodin. Art populaire par excellence, il touche des millions de consciences par la force de l’image et de l’émotion. Pour Léon XIV, le septième art est un moyen privilégié de susciter des questions spirituelles dans un monde souvent marqué par la distraction et la perte de sens. « Le cinéma peut être une parabole moderne », explique un responsable du Dicastère pour la Culture. « Il parle à tous, dans toutes les langues, et ouvre une fenêtre sur la beauté, la douleur et la grâce. » En accueillant les cinéastes, le pape manifeste ainsi son désir d’un dialogue vivant avec ceux qui façonnent l’imaginaire collectif contemporain, afin que la lumière du bien et de la vérité puisse transparaître dans la création artistique.Selon le Dicastère pour la Culture, cette rencontre n’a rien d’un simple événement mondain. Elle s’inscrit dans la mission pastorale du pape, qui souhaite encourager les artistes à réfléchir à la responsabilité morale et spirituelle de leur art. « Léon XIV veut rappeler que la créativité n’est pas seulement un acte esthétique, mais aussi un acte éthique », confie une source proche du Vatican. « Le cinéma peut construire des ponts, guérir des blessures, faire naître la compassion. » Le Saint-Père voit dans la création artistique une participation au souffle du Créateur, un appel à faire émerger la lumière dans les zones d’ombre de l’existence humaine.
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Avant la rencontre, un message vidéo du pape sera diffusé. Léon XIV y évoquera plusieurs films qui ont profondément nourri sa réflexion humaine et spirituelle : La vie est merveilleuse (1946) de Frank Capra, La Mélodie du bonheur (1965) de Robert Wise, Des gens comme les autres (1980) de Robert Redford et La vie est belle (1997) de Roberto Benigni. Ces œuvres, empreintes d’humanité, de rédemption et de foi dans le bien, traduisent la sensibilité du pontife : une attention particulière à la beauté cachée dans la souffrance, à la dignité de chaque vie et à la force du pardon.La liste des participants témoigne de la diversité du cinéma contemporain : Gianni Amelio, Roberto Andò, Judd Apatow, Francesca Archibugi, Marco Bellocchio, Monica Bellucci, Cate Blanchett, Stéphane Brizé, Sergio Castellitto, Liliana Cavani, Abel Ferrara, Dante Ferretti, Matteo Garrone, Spike Lee, George Miller, Gaspar Noé, Ferzan Özpetek, Paweł Pawlikowski, Giuseppe Tornatore, Albert Serra et Gus Van Sant, entre autres. Cette mosaïque de cultures et de sensibilités reflète l’universalité du message que souhaite porter Léon XIV : celui d’un art qui ne sépare pas, mais rassemble. Croyants, agnostiques ou humanistes, tous ces artistes sont invités à réfléchir à la vocation de leur art comme espace de dialogue et de fraternité.
