Le document sera présenté officiellement le 9 octobre au Vatican mais le pape Léon XIV a signé ce samedi matin sa première exhortation apostolique, intitulée Dilexi te, « Je t’ai aimé ». En la fête de saint François d’Assise, figure de la pauvreté évangélique, le texte a été signé à 8 h 30 dans la Bibliothèque privée du Palais apostolique, en présence de Monseigneur Edgar Peña Parra, substitut pour les affaires générales de la Secrétairerie d’État. Il sera présenté officiellement le 9 octobre à 11 h 30 dans la Salle de presse du Saint-Siège.
Selon les premières informations communiquées par la salle de presse vaticane et confirmées par l’agence Ansa, l’exhortation est consacrée au thème des pauvres. Ce document s’inscrit dans la continuité du travail entamé sous le pontificat du pape François et prolongé aujourd’hui par Léon XIV dans une perspective de charité active et de contemplation du Christ présent dans les plus petits.Le Saint-Père, fidèle à la ligne spirituelle qu’il trace depuis son élection, a voulu que cette première exhortation marque « le sceau de l’amour du Christ qui se fait pauvre pour nous ». Il s’agit d’un texte profondément évangélique, qui entend unir la contemplation du mystère divin à la responsabilité sociale de l’Église.
Léon XIV a déjà plusieurs fois rappelé que la pauvreté n’est pas une condition subie mais une vocation à accueillir et à servir le Christ dans les humbles. Lors d’une messe célébrée à Castel Gandolfo avec des personnes en situation de précarité, il affirmait : « Nous sommes les créatures les plus belles, car Dieu est en chacun de nous. » De même, au cours de la canonisation de Pier Giorgio Frassati et de Carlo Acutis, le 7 septembre dernier, il évoquait leur amour du Christ « vécu surtout dans l’Eucharistie, mais aussi dans les pauvres, dans les frères et sœurs ».
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Les observateurs du Vatican s’attendent à ce que Dilexi te comporte également des passages sur les guerres et la crise climatique, deux réalités qui, selon le pape, « engendrent pauvreté et injustices sociales ». Ce lien entre pauvreté et paix, écologie et justice, est au cœur du magistère du Saint-Père depuis le début de son pontificat.
Dans son audience jubilaire à Rome, Léon XIV a tenu à souligner la force subversive de l’Évangile à travers l’exemple de sainte Claire d’Assise : « L’Évangile pris au sérieux peut apparaître comme une révolution, et il plaît aux jeunes. Claire a compris ce que demande le Christ : tout quitter pour vivre libre dans l’amour. » Et le pape de poursuivre : « L’Église est jeune et elle attire les jeunes. Ceux qui choisissent le Christ deviennent des témoins qui donnent envie d’aimer. Ce n’est pas une imitation servile, mais une liberté nouvelle. »
Ainsi, le pontife réaffirme que la radicalité évangélique n’est pas un programme politique, mais une révolution intérieure, celle du cœur qui choisit le don et non la possession.
Le titre même, Dilexi te, résume le cœur du message de Léon XIV : la certitude que Dieu aime en premier, et que cet amour, reçu dans la foi, devient un appel à aimer à notre tour les pauvres, les exclus, les blessés de la vie. Prévue pour le 9 octobre, la présentation du document sera l’un des moments majeurs de ce jeune pontificat. Dans la lignée de François d’Assise, de Claire et de ses prédécesseurs, Léon XIV inscrit sa voix dans la grande tradition de l’Église, celle d’un amour humble et concret, qui transforme le monde sans violence, par la douceur de la charité.« J’ai aimé, et c’est pour cela que je parle aux pauvres : ils sont le visage du Christ qui m’a aimé le premier. » (Dilexi te, Léon XIV)