Ce mercredi 6 août , à l’occasion du Troisième Congrès de la Réseau Catholique Panafricaine de Théologie et de Pastorale, qui se tient cette année à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le pape Léon XIV a adressé un message de profonde espérance aux responsables ecclésiaux, théologiens et fidèles rassemblés. Dans le cadre du Jubilé 2025, le Saint-Père a voulu mettre en lumière la vertu théologale de l’espérance, rappelant le rôle irremplaçable de l’Église en Afrique comme phare de foi et de fraternité, et appelant à une unité vivante entre théologie et pastorale.Léon XIV a adressé un vidéomessage à tous les participants réunis autour du thème : « Marcher ensemble dans l’espérance comme Église Famille de Dieu en Afrique ».
Dans un style sobre mais dense, le Saint-Père a salué les efforts des évêques, théologiens, agents pastoraux et fidèles laïcs rassemblés pour réfléchir à l’avenir de l’Église sur le continent africain. Il a voulu inscrire son message dans le cadre du Jubilé 2025, en mettant l’accent sur une vertu théologale parfois négligée, l’espérance :« Peut-être donne-t-on parfois plus d’importance aux vertus de la foi et de la charité ; cependant, l’espérance a un rôle vital dans notre pèlerinage terrestre. »Léon XIV a offert une méditation théologique limpide. Il déclare : « En un certain sens, la foi et la théologie fournissent les bases pour connaître Dieu, tandis que la charité est la vie d’amour que nous vivons avec Lui. Pourtant, c’est par la vertu d’espérance que nous désirons atteindre la plénitude de cette béatitude au Ciel. » En d’autres termes, la foi ouvre l’intelligence à la vérité divine, la charité fait participer l’âme à la vie de Dieu, et l’espérance relie les deux, en orientant l’homme vers sa fin ultime. L’espérance devient ainsi la force intérieure qui pousse le croyant à avancer, malgré les épreuves, vers la plénitude de la vie en Dieu.
Mais ce message ne se limite pas à l’abstraction. Conscient des difficultés propres à l’Afrique, politiques, sociales, économiques, le pape invite l’Église à ne pas céder au découragement, et à jouer son rôle de lumière du monde et de ville située sur la montagne (Mt 5,14) :« C’est précisément le rôle de l’Église d’être la lumière du monde […] un phare d’espérance pour les nations. »Dans une tonalité à la fois fraternelle et pastorale, Léon XIV rappelle que l’Église est une famille, et que cette fraternité vécue dans les Églises locales est un rempart contre l’isolement des plus vulnérables. Il encourage les participants à « bâtir la famille des Églises locales » dans chaque pays, au service non seulement des fidèles mais de toute la société, notamment des périphéries.
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Mais c’est surtout l’appel à l’unité entre la réflexion théologique et le travail pastoral qui donne à ce message une profondeur particulière : « Nous devons vivre ce que nous croyons. […] C’est votre mission de travailler ensemble à la mise en œuvre de programmes pastoraux qui montrent comment les enseignements de l’Église ouvrent les cœurs et les esprits à la vérité et à l’amour de Dieu. » A une époque marquée par la tentation de séparer l’intelligence de la foi de son application concrète, cet appel du pape à ne jamais dissocier doctrine et action est un message clair. Il rappelle aussi que la vie chrétienne ne se réduit ni à des idées ni à de simples activités sociales, mais qu’elle repose sur une vérité vécue, une foi incarnée.
Le message s’achève sous le regard maternel de Marie, Mère de l’Église, et dans la bénédiction du Dieu Trinité. Un message de confiance et d’engagement, à l’image de l’Afrique vivante et jeune, que l’Église universelle regarde avec attention et espérance.
Texte intégral en français du message du pape Léon XIV
Chers amis,
Je vous adresse mes salutations les plus cordiales à vous tous qui participez au Troisième Congrès catholique panafricain sur la théologie, la société et la vie pastorale. Je remercie les organisateurs pour le travail accompli en vue de cette importante rencontre. J’offre également mes prières pour les évêques, les théologiens, les responsables pastoraux, les jeunes et tous les fidèles laïcs réunis pour réfléchir à l’avenir de l’Église en Afrique.
Il y a trois ans, à l’occasion du deuxième Congrès, le pape François a parlé de l’importance de la foi. Aujourd’hui, dans le cadre du Jubilé de cette année, nous mettons en lumière une autre vertu théologale, l’espérance. Il est vrai que l’on accorde parfois davantage d’importance aux vertus de la foi et de la charité ; cependant, l’espérance joue un rôle vital dans notre pèlerinage terrestre. On peut en effet la considérer comme la vertu qui relie les deux autres. D’un côté, la foi et la théologie fournissent les fondements pour connaître Dieu ; de l’autre, la charité est la vie d’amour que nous vivons avec Lui. Or, c’est par la vertu d’espérance que nous désirons atteindre la plénitude de cette béatitude au Ciel. Ainsi, elle nous inspire et nous soutient pour nous rapprocher de Dieu, même lorsque nous sommes confrontés aux épreuves de la vie.
Comme vous le savez bien, l’Afrique, à l’instar de toute autre région du monde, est confrontée à ses propres difficultés. Devant ces défis, et face à la perception que les choses ne changent pas, il est facile de sombrer dans le découragement. Pourtant, c’est précisément le rôle de l’Église d’être la lumière du monde et une ville située sur la montagne [1], un phare d’espérance pour les nations.
À cet égard, le thème de votre Congrès est particulièrement pertinent, « Marcher ensemble dans l’espérance comme Église Famille de Dieu en Afrique ».
Si chacun de nous est appelé à entretenir une relation personnelle avec Dieu, nous sommes également unis, par notre baptême, en tant que fils et filles de notre Père céleste. Nous avons donc une responsabilité envers les autres. En effet, la famille est généralement le premier lieu où nous recevons l’amour et le soutien dont nous avons besoin pour avancer et surmonter les épreuves de la vie. C’est pourquoi je vous encourage à continuer de bâtir la famille des Églises locales dans vos différents pays et régions, afin que des réseaux de soutien soient disponibles pour tous nos frères et sœurs dans le Christ, ainsi que pour la société dans son ensemble, en particulier pour ceux qui vivent dans les périphéries.
Enfin, chers amis, je voudrais souligner l’importance de l’unité entre la théologie et l’action pastorale. Nous devons vivre ce que nous croyons. Le Christ nous a dit qu’il est venu non seulement pour nous donner la vie, mais pour nous la donner en abondance [2]. C’est donc votre mission de travailler ensemble à la mise en œuvre de programmes pastoraux qui montrent comment les enseignements de l’Église ouvrent les cœurs et les esprits à la vérité et à l’amour de Dieu.
Je confie chacun de vous, ainsi que votre travail, à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, afin qu’elle vous guide et vous inspire.
Et que la bénédiction de Dieu Tout-Puissant, le Père, le Fils et le Saint-Esprit descende sur vous et demeure toujours avec vous. Amen.
[1] cf. Mt 5,14
[2] cf. Jn 10,10″
Source Vatican
Message vidéo du Pape Léon XIV