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Le pape Léon XIV traité de « machiavélique » par les « pèlerins gays » : retour sur un mensonge médiatique

Photo du site gay.it - DR
Photo du site gay.it - DR
Déçus de ne pas retrouver les élans du très complaisant François, les pèlerins arc-en-ciel ont découvert un pape Léon XIV qui n’a pas béni ce pèlerinage, ne l’a pas nommé, ne l’a pas commenté. Un silence ressenti comme une gifle par ceux qui espéraient une reconnaissance

« Léon XIV ne concède pas, il calcule. Il n’ouvre pas les portes, il évite simplement de les fermer » : ces mots violents ne viennent pas de la plume d’un éditorialiste catholique conservateur mais de la journaliste italienne Mandalina Di Biase, sur le site militant Gay.it. Ce jugement cinglant révèle la frustration des activistes LGBT, qui, loin de célébrer une reconnaissance ecclésiale, se disent « trahis par le silence » du pape.

En France, certains médias, dont La Croix, ont voulu présenter ce pèlerinage comme un « jubilé gay » reconnu par l’Église, accréditant l’idée d’une reconnaissance implicite de l’identité LGBT. Or, les premiers à démentir cette fable sont précisément ceux qui espéraient cette reconnaissance.

Sur Gay.it, Mandalina Di Biase écrit : « Léon XIV n’a pas prononcé ne serait-ce qu’une seule parole pour le pèlerinage catholique LGBT au Jubilé. » Et encore : « À l’Angélus qui suivait la canonisation d’Acutis et de Frassati, aucun mot du pape américain pour les 1 500 fidèles queer qui, quelques heures plus tôt, traversaient la Porte Sainte : une procession approuvée mais non nommée, existante et pourtant invisible. » Autrement dit : même leurs propres médias admettent qu’il n’y a eu ni geste ni parole pontificale.

Ce que la presse militante omet sciemment de rappeler est tout aussi révélateur. L’entrée dans la basilique Saint-Pierre a été marquée par des provocations ouvertes : une croix arc-en-ciel brandie pour franchir la Porte Sainte en lieu et place de la croix officielle du Jubilé, un sac à dos proclamant « fottere le regole » « baiser les règles » – porté par un couple de pèlerins, un exhibitionnisme prévisible qu’aucun service n’a empêché. Ces gestes ne sont pas des témoignages de foi mais des actes de défi et d’agression symbolique, visant à instrumentaliser un lieu sacré et à humilier les fidèles.On peut d’ailleurs regretter qu’au moment du franchissement des portes de la basilique Saint-Pierre, les « pèlerins arc-en-ciel », souvent vêtus de manière peu conforme au respect dû à un lieu sacré, n’aient pas été rappelés à l’ordre par les services de sécurité. Ceux-ci exigent normalement une tenue décente pour entrer dans la basilique.

Ce contraste entre les provocations tolérées dans la basilique et l’absence de réaction officielle éclaire d’autant mieux la virulence des critiques formulées ensuite par Mandalina Di Biase. En effet Le ton de la journaliste est sans équivoque :

« Léon XIV ne concède pas, il calcule. Il n’ouvre pas les portes, il évite simplement de les fermer : un geste machiavélique déguisé en miséricorde. »

Il est frappant de voir que ce sont les militants eux-mêmes qui qualifient le pape de « machiavélique ». Ce vocabulaire trahit une colère : ils attendaient une validation explicite, ils n’ont eu que l’indifférence. Ils espéraient une rupture historique, ils n’ont trouvé qu’un silence ferme. Là où les médias français voient une « reconnaissance », les militants parlent, eux, de « trahison ».

Le pape Léon XIV n’a pas béni ce pèlerinage, il ne l’a pas nommé, il ne l’a pas commenté. Le silence qu’il a choisi ressemble à une indifférence prudente face à un événement qui n’avait, aux yeux de l’Église, aucune valeur ecclésiale.

Comme le reconnaît Di Biase : « Pour les personnes catholiques LGBTIAQ+ dans l’Église de l’Américain Prevost, il n’y a que le silence. » Voilà la vérité : il n’y a jamais eu de « jubilé gay » reconnu par l’Église. Il n’y a eu qu’une marche militante, instrumentalisée par certains médias pour fabriquer une reconnaissance qui n’existe pas.

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Le pape Léon XIV a rappelé depuis le début de son pontificat qu’« une véritable famille est seulement entre un homme et une femme » . Ceux qui transforment son silence en approbation commettent un abus idéologique et médiatique. Même leurs propres médias, Gay.it en tête, admettent que le pape n’a pas prononcé un mot. Les provocations, les insultes et l’exhibitionnisme sont elles bien réels. La reconnaissance, elle, n’existe que dans les colonnes de La Croix et de quelques rédactions complices.

Cela pose clairement la question de la vérité, de l’objectivité et du professionnalisme de certains médias qui préfèrent véhiculer leur idéologie partisane au détriment de la réalité des faits. Reste-t-il encore une éthique journalistique ? Comment accepter qu’au lieu de rapporter ce qui s’est réellement passé – un silence du pape, une absence de reconnaissance, des provocations vestimentaires et symboliques dans la basilique Saint-Pierre – certains titres transforment un non-événement en « jubilé gay » officiel ?Ce procédé révèle une dérive préoccupante : celle de journalistes qui se veulent « donneurs de leçons », prompts à rappeler à l’Église ce qu’elle devrait dire ou faire, mais qui eux-mêmes ne respectent plus la rigueur minimale du métier. Quand la vérité des faits est tordue pour faire passer un message idéologique, le journalisme cesse d’informer, il devient propagande.

En prétendant défendre la transparence, ces médias fabriquent de la confusion ; en se présentant comme gardiens de la liberté, ils imposent un récit unique, où toute nuance disparaît. Or, une presse qui renonce à la vérité pour servir une cause cesse de remplir sa mission première : éclairer les consciences. Elle ne fait plus œuvre de journalisme, mais de militantisme.Il serait temps que ceux qui donnent des leçons de morale aux fidèles et au pape commencent par balayer devant leur porte. Car l’opinion publique, elle, perçoit de plus en plus le décalage entre la réalité et ce que racontent certains titres. Et c’est cette fracture croissante, alimentée par les manipulations médiatiques, qui fragilise le débat démocratique autant que la confiance envers les institutions de presse.

Reste-t-il encore une éthique journalistique ? La question mérite d’être posée. Car si la vérité est sacrifiée sur l’autel de l’idéologie, alors le journalisme n’est plus qu’une arme de combat, et non plus un service rendu à la société.

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