Entre rumeurs, interprétations hâtives et attentes immenses, les fidèles s’interrogent sur la direction que prendra ce pontificat.Ce 1er septembre, le pape Léon XIV a reçu en audience privée le jésuite américain James Martin, figure médiatique controversée pour son ministère auprès des catholiques LGBT. À l’issue de l’entretien, le père Martin a déclaré à la presse avoir entendu du pape « le même message que celui du pape François », à savoir un appel à l’accueil et à l’ouverture.Ces propos, aussitôt repris dans les médias, laissent entendre que Léon XIV marcherait dans les pas de son prédécesseur, notamment après la déclaration Fiducia supplicans de 2023, qui avait autorisé des bénédictions non liturgiques pour les couples homosexuels.
Or, du côté du Saint-Siège, la prudence a prévalu : aucune confirmation, aucune précision, si ce n’est que la rencontre s’inscrivait dans l’agenda du pape et évoquait surtout la synodalité.Quelques semaines seulement avant cette audience, le pape avait tenu un langage sans ambiguïté devant le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Ses paroles avaient alors marqué une nette rupture avec les ambiguïtés du passé :
« Cela peut être accompli avant tout en investissant dans la famille, fondée sur l’union stable entre un homme et une femme, une petite mais véritable société, antérieure à toute société civile. »(Discours du 16 mai 2025, Salle Royale du Vatican)Dans ce même discours, Léon XIV rappelait que « Personne n’est exempté de l’effort pour garantir le respect de la dignité de chaque personne, en particulier des plus fragiles et des plus vulnérables « , inscrivant son pontificat sous les maîtres-mots de « paix,justice et vérité».Ce contraste entre ses déclarations officielles et l’interprétation donnée par le père Martin alimente donc aujourd’hui une certaine « confusion ».
Rappelons aussi qu’en 2012, le saint Père alors cardinal Prévost, avait exprimé son inquiétude face à la culture occidentale qui favoriserait « la sympathie pour des croyances et des pratiques contraires à l’Évangile », faisant directement référence « au mode de vie homosexuel ».
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Notons que si les propos rapportés par le père Martin reflétaient réellement une orientation durable du pape, une grande partie du monde catholique pourrait se sentir trahie. L’Afrique, en particulier, déjà vent debout contre Fiducia supplicans, hausserait de nouveau le ton. Le cardinal Fridolin Ambongo avait déjà averti que toute tentative de valider ou de bénir l’union de personnes de même sexe constituait « une rupture avec l’enseignement de l’Église ».En revanche, si l’interprétation enthousiaste de James Martin n’était qu’une lecture personnelle et exagérée, il reste à espérer que Léon XIV clarifiera rapidement sa position. Car la confiance immense placée en lui par les catholiques du monde entier repose sur une exigence : parler avec clarté et fermeté, à rebours des ambiguïtés passées.
« Les temps changent » – affirmait-on lors de son élection, constatant la disparition des drapeaux arc-en-ciel sur la place Saint-Pierre et la fin apparente d’une ère d’ambivalence. Aujourd’hui, le doute renaît.Léon XIV, dont les débuts ont été salués comme sans faute, doit désormais s’exprimer clairement. Car si son pontificat s’avérait n’être qu’une prolongation de celui de François sur ce sujet, ce serait toute l’Église qui pourrait entrer en zone de turbulence, entre désillusion, divisions et perte de confiance.Le monde catholique attend une mise au point. Fidélité à la vérité de l’Évangile et charité pastorale ne s’opposent pas. Mais dans une époque troublée, c’est au successeur de Pierre de rappeler sans crainte la lumière de l’enseignement immuable de l’Église.
