Au cœur de la paisible campagne de la Mayenne, une majestueuse bâtisse en pierre se dresse, témoin de l’histoire fascinante de la communauté religieuse Saint-Martin. Fondée en 1976 à proximité de Gênes, en Italie, cette communauté a vu le jour grâce à la vision d’un groupe de fervents croyants. Ils ont fait le choix audacieux de créer une maison religieuse dédiée à la formation de prêtres et de diacres, dans le but de servir l’Église catholique.
En 2014, la communauté Saint-Martin a établi sa maison mère et son séminaire à Évron, dans la région de la Mayenne, France. Ce déménagement a été motivé par la recherche d’un espace plus approprié pour répondre à sa croissance fulgurante, une expansion qui avait été anticipée dès 2010. L’homme qui a été au cœur de cette aventure, Don Paul Préaux, a été ordonné prêtre parmi les premiers en 1989 et occupe actuellement un poste de responsabilité au sein de la communauté.
Aujourd’hui, l’association publique cléricale de droit pontifical qu’est la communauté Saint-Martin compte fièrement 185 prêtres et diacres. Elle supervise également une quarantaine de communautés en France et à l’étranger, avec près d’une centaine de séminaristes en formation, ce qui en fait une institution incontournable dans le domaine de la formation sacerdotale.
Selon le modérateur général de la communauté, elle détient le titre prestigieux de « la plus grande maison de formation de France » et reste l’un des principaux pourvoyeurs de prêtres au sein de l’Église catholique. Ce succès n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat de décennies d’efforts et d’une approche résolument moderne du sacerdoce.
« Nous n’allons que là où nous sommes appelés », rappelle Don Paul Préaux. Face à des diocèses « en crise, en raison de la décroissance de la pratique et du déclin du recrutement sacerdotal »
La communauté Saint-Martin ne se limite pas à former des prêtres ; elle attire également des néophytes issus des paroisses où elle est implantée. Le conservatisme et la tradition qu’elle incarne séduisent les jeunes, mais ils ne sont pas motivés uniquement par une tendance idéologique ou politique. Au contraire, la communauté offre une réponse aux besoins spirituels des individus dans un monde en perpétuel changement.
La communauté Saint-Martin a su s’adapter à cette nouvelle génération de prêtres. Les séminaristes, en plus d’acquérir une formation solide, sont encouragés à s’engager dans des discussions sur des sujets contemporains tels que l’écologie et la place des femmes au sein de l’Église. Cette ouverture d’esprit et cette adaptabilité sont des atouts qui attirent les futurs prêtres vers cette communauté.
« Nous sommes caricaturables », admet Don Louis Hervé Guiny. « Quelque chose dure depuis longtemps, dans notre foi, c’est ce qui peut être conservateur. Mais dans notre manière de vivre, il y a quelque chose d’extrêmement moderne. »
Malgré son image conservatrice, la communauté Saint-Martin a su montrer qu’elle était en phase avec le monde moderne. Elle met en avant la vie épanouie de ses prêtres et de ses séminaristes, et démontre que les hommes d’Église peuvent également célébrer la joie et la fête. Cette approche a été bien accueillie, même par des institutions telles que le Stade lavallois, qui confirme l’enthousiasme des prêtres de la communauté.
L’intégration de la communauté Saint-Martin dans les régions où elle s’est installée n’a pas été sans défis. Certains ont craint qu’elle soit radicale ou rétrograde. Cependant, avec le temps, ces préjugés se sont dissipés, et les relations entre la communauté et les communautés locales sont désormais empreintes de respect mutuel.
Ambroise porte la soutane. « C’est comme une alliance, pour moi. C’est une manière de porter sur soi son engagement. Ce n’est pas un étendard. »
La communauté Saint-Martin n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Chaque année, de nouveaux séminaristes rejoignent ses rangs, et elle continue d’explorer des moyens de servir le monde et l’Église de manière plus efficace. Avec plus de vingt hommes entrant en première année chaque année, elle pourrait potentiellement représenter une part significative du clergé actif à l’avenir.
Cependant, l’humilité reste au cœur de la mission de la communauté Saint-Martin, et son objectif principal est de répondre aux besoins spirituels de ceux qui la rejoignent. L’histoire de cette communauté religieuse est une véritable épopée, une histoire d’audace, d’adaptation et de foi, qui continue d’inspirer de nombreuses personnes à travers le monde.
Source Ouest France.