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Le président des évêques allemands défend ouvertement l’avortement et soutient une juriste qui nie la dignité de l’enfant à naître

Monseigneur Georg Bätzing - DR
Monseigneur Georg Bätzing - DR
Monseigneur Georg Bätzing choisit de désavouer les défenseurs de la vie. Un silence complice qui en dit long sur les dérives de l'Eglise allemande

C’est une déclaration qui scandalise les fidèles attachés à l’enseignement de l’Église sur le respect de la vie humaine dès la conception. Lors d’un entretien en direct avec l’Augsburger Allgemeine, Monseigneur Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande, a pris la défense de Frauke Brosius-Gersdorf, une juriste proposée par le SPD pour siéger au Tribunal constitutionnel fédéral ,et dont les positions sur l’avortement contredisent frontalement la morale catholique.

Dans un avis juridique rendu public, cette juriste affirme en effet qu’il existerait « de bonnes raisons » de considérer la dignité humaine uniquement à partir de la naissance. Autrement dit : l’enfant à naître n’aurait pas, en droit, la même valeur que tout autre être humain. Une position gravissime, qui revient à légaliser moralement la mise à mort d’êtres humains non encore nés, et ce, jusqu’au neuvième mois de grossesse.

Face à cela, deux évêques allemands, Mgr Rudolf Voderholzer (Ratisbonne) et Mgr Stefan Oster (Passau), ont dénoncé avec courage une « attaque radicale contre les fondements de notre Constitution ». Ils ont estimé, à juste titre, qu’une telle candidate ne pouvait être chargée d’interpréter le droit fondamental au sein de la plus haute juridiction du pays.

Mais au lieu de soutenir ses confrères dans une défense claire de la vie, Mgr Bätzing a préféré prendre position contre eux. « Cette femme ne mérite pas d’être ainsi endommagée », a-t-il affirmé, manifestant davantage de compassion pour une idéologue relativisant la dignité de l’enfant à naître que pour les millions d’enfants victimes de l’avortement.Pire encore, l’évêque de Limbourg a salué l’actuel compromis juridique sur l’avortement en Allemagne (paragraphe 218a du code pénal) comme une « solution intelligente » entre la liberté de la femme et la protection de l’embryon. Il s’est dit opposé à toute remise en cause de cet équilibre. Or, ce prétendu « compromis » permet chaque année la mort de centaines de milliers d’enfants. Faut-il rappeler que l’Église enseigne, sans équivoque, que « la vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue dès le moment de la conception » (Catéchisme de l’Église catholique, §2270) ?

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En invoquant la peur d’un « Kulturkampf » et la crainte d’une récupération politique par l’AfD, Mgr Bätzing préfère le silence au témoignage. Il dénonce les « profiteurs » de ce débat, mais oublie que le premier bénéficiaire du silence de l’Église sur ces sujets, c’est la culture de mort.Ce qui choque ici, ce n’est pas seulement la démission morale d’un évêque. C’est l’inversion complète de la mission prophétique de l’Église : au lieu d’éclairer la société, elle s’efface ; au lieu de défendre l’innocent, elle justifie les équilibres mortifères.

Mgr Bätzing, en désavouant publiquement ses confrères évêques et en validant implicitement une vision utilitariste de la vie humaine, prend une grave responsabilité devant Dieu et devant les fidèles allemands. La fidélité à l’Évangile de la vie ne saurait être négociable. Elle ne peut se taire sans devenir complice.

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