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Le Seigneur Jésus-Christ comparé à un meurtrier ? Jusqu’où ira le droit de blasphémer ?

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Cette affaire illustre une nouvelle fois la triste réalité, tout est permis avec les catholiques

C’est une comparaison qui choque, blesse et interroge, Jésus-Christ assimilé à un homme accusé d’avoir poignardé un cadre supérieur dans les rues de New York. Et cette provocation ne vient pas d’un artiste provocateur ou d’un polémiste en mal de notoriété, mais du tout nouveau président du conseil de la British Medical Association (BMA), le Dr Tom Dolphin.À peine nommé à la tête de l’un des plus puissants syndicats médicaux du Royaume-Uni, cet ancien porte-parole des jeunes médecins, figure emblématique des récentes grèves hospitalières, s’est distingué sur les réseaux sociaux par un message lourd de sous-entendus. Dans un tweet publié peu après l’arrestation de Luigi Mangione, un jeune Américain de 26 ans accusé d’avoir tué Brian Thompson, haut cadre dans le secteur des assurances santé, le Dr Dolphin écrit, à propos du suspect :
« Un homme innocent, livré par le pouvoir en place, conspué par la foule, exposé en prison comme un criminel… On a déjà vu cette histoire, non ? »

Le message a depuis été supprimé, mais pas avant d’avoir été relevé par plusieurs médias. L’allusion à la Passion du Christ est évidente, et le parallèle odieux. Luigi Mangione, dont l’arrestation a été filmée alors qu’il était menotté et vêtu de la combinaison orange des détenus américains, est accusé d’avoir poignardé à mort Brian Thompson, un crime qui a bouleversé le quartier huppé de Manhattan où il a eu lieu.Aucune preuve n’a encore été présentée en faveur de son innocence. Et pourtant, dans une époque où l’on exige le respect de toutes les minorités et où les allusions les plus anodines peuvent valoir exclusion ou censure, il semble permis, et même chic, de blasphémer contre la figure la plus sacrée de la foi chrétienne.

Cette affaire s’inscrit dans une longue série de provocations impunies visant le christianisme. Chaque semaine apporte son lot d’insultes envers le Christ, la Sainte Vierge ou les sacrements, sans que cela ne suscite de réaction institutionnelle. Un dessin blasphématoire dans un média subventionné, un spectacle tournant la Messe en dérision, une statue du Christ profanée, à chaque fois, la même réponse : « liberté d’expression ».

Mais lorsque cette liberté est invoquée pour s’en prendre aux symboles d’autres religions ou à certaines idéologies dominantes, l’indignation est immédiate, et les sanctions tombent. Deux poids, deux mesures, qui démontrent que la foi chrétienne est devenue une cible tolérée, voire encouragée, dans certains milieux culturels, médiatiques et syndicaux occidentaux.

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Le tweet du Dr Dolphin est d’autant plus révélateur qu’il intervient dans un contexte de forte tension sociale au Royaume-Uni. Le BMA, qu’il dirige désormais, mène depuis plusieurs mois un bras de fer avec le gouvernement autour des salaires des jeunes médecins. Son rôle de syndicaliste radical ne justifie en rien une dérive rhétorique aussi grave.Comparer un homme inculpé de meurtre à Jésus-Christ revient à relativiser le sacrifice du Fils de Dieu, à banaliser la Passion, et à instrumentaliser le message chrétien à des fins idéologiques. Ce genre de sortie, autrefois inconcevable dans une société attachée au respect du sacré, est aujourd’hui banalisé.

Cette affaire illustre une nouvelle fois la triste réalité, tout est permis avec les catholiques

Une comparaison avec Mahomet ou une figure bouddhiste aurait suscité une tempête. Mais lorsqu’il s’agit du Christ, l’indignation se fait rare, voire absente. Le silence des autorités religieuses britanniques sur cette affaire en dit long, pas une déclaration officielle, pas un rappel au respect de la foi chrétienne, pas même une demande d’excuses.Faut-il rappeler que pour des millions de croyants, Jésus-Christ n’est pas un symbole ou un personnage mythique, mais le Fils de Dieu, mort sur la Croix pour le salut du monde ? Faut-il rappeler que l’Église enseigne depuis toujours que blasphémer contre Dieu est un péché grave ?

La sortie du Dr Tom Dolphin, loin d’être anodine, révèle l’état moral d’une société qui a perdu le sens du sacré. Il est urgent que les catholiques, et plus largement tous les chrétiens, fassent entendre leur voix, non pas dans la violence ou la revanche, mais dans la clarté et la fermeté. Car le droit de blasphémer, brandi comme un étendard de modernité, ne devrait jamais devenir un permis d’insulter le Christ.

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