À l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les 7 et 8 avril derniers, un colloque international a réuni diplomates, religieux et universitaires autour d’un thème crucial : la diplomatie religieuse. Le Saint-Siège, représenté par le nonce apostolique Monseigneur Waldemar Sommertag, y a transmis un message fort de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États du Saint-Siège, saluant avec clarté l’engagement du Sénégal pour la paix interreligieuse.
« La coexistence pacifique entre personnes de diverses traditions religieuses et culturelles est une réalité significative au Sénégal », a affirmé Monseigneur Gallagher dans son message, rendant hommage à la figure du Calife de Bambilor, Thierno Amadou Ba, venu en visite au Vatican le 22 février dernier. Il a salué un modèle où « dans une même famille, musulmans, catholiques, protestants et adeptes des religions traditionnelles vivent ensemble dans une harmonie remarquable ».
Pour le haut diplomate du Saint-Siège, cet équilibre sénégalais « favorise le dialogue interreligieux et mérite d’être préservé ». Et d’ajouter : « Le Sénégal représente un modèle exemplaire de coexistence religieuse pacifique. »
La conférence, qui a rassemblé des ambassadeurs en poste à Dakar, des représentants de différentes confessions et des experts, visait à « structurer une réflexion académique et spirituelle sur la place des religions dans la consolidation de la paix et la médiation des conflits ».
Monseigneur Gallagher a également rappelé la conception catholique de la diplomatie religieuse, fondée non sur l’influence politique, mais sur la force morale : « Le monde a désespérément besoin d’une paix durable, qui ne se limite pas simplement à une cessation temporaire de la violence. Il aspire à une paix fondée sur la justice, la solidarité et la vérité morale. […] La religion n’est pas un obstacle à la paix, mais un pilier indispensable. »
« Une pratique diplomatique fondée sur les perspectives éthiques et morales uniques offertes par les traditions religieuses, et qui vise à influencer les relations entre États », a-t-il poursuivi. La véritable force de cette approche réside, selon lui, « moins dans son influence politique ou militaire que dans sa capacité à toucher le cœur et l’esprit des individus ».
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De son côté, Monseigneur Sommertag a souligné l’importance de cet événement pour le pays : « Tout le monde sait que le Sénégal est un exemple de coexistence bien au-delà de ses frontières. […] Les gens ici sont très attentifs à ce que dit l’Église. » Pour lui, ce colloque constitue « un nouvel élan pour l’avenir ».
Le nonce a également évoqué l’importance de la continuité dans le dialogue avec les autorités religieuses musulmanes : « J’ai dit au Calife de Bambilor : il faut de la continuité dans ce travail. Il m’a répondu qu’il était prêt à faire de nouveaux voyages et m’a dit son intention de repasser par Rome. » Autre signe fort : le 1er février dernier, Monseigneur Sommertag a été invité pour la première fois à la Ziarra de Bambilor, pèlerinage musulman annuel. Une participation qui témoigne d’un climat interreligieux sans équivalent dans bien des régions du monde.
Source Vaticane