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Le top 10 des modifications apportées au rapport synodal

On remarque les grandes évolutions du document entre la présentation faite aux délégués et sa publication le 28 octobre dernier.

Le site THE PILLAR nous indique comment la confusion s’est invitée jusqu’à la rédaction du rapport final du Synode. On remarque les grandes évolutions du document entre la présentation faite aux délégués et sa publication le 28 octobre dernier.

Apres plus de 1500 amendements le rapport final de 42 pages, dont la traduction exclusive en FRANCAIS a été réalisée dés le dimanche 29 octobre par TRIBUNE CHRETIENNE, diffère en nombreux points du contenu original .

The pillar dresse la liste .. non exhaustive… des 10 changements notables.

1) Suppression du « Synode permanent »

❌  Avant : « Il est proposé d’établir un synode permanent d’évêques élus par les conférences épiscopales pour soutenir le ministère pétrinien » (chapitre 13, section j).

✅  Après : « Il est proposé de valoriser et de renforcer l’expérience du Conseil des Cardinaux (C-9) en tant que conseil synodal au service du ministère pétrinien » (13, j, approuvé 319-27).

🤷‍♂️ Ce qui a changé : lorsque le pape Paul VI a établi le synode des évêques comme institution permanente avec la lettre apostolique de 1965 Apostolica sollicitudo , il a déclaré que cela permettrait aux évêques « d’offrir une assistance plus efficace au Pasteur suprême ». Il a également décrété que les membres comprendraient « des évêques élus par les conférences épiscopales nationales individuelles ». 

Mais tel qu’il existe en droit canonique, si le secrétariat du synode des évêques est une institution permanente, le synode lui-même est un corps reconstitué pour chaque nouvelle session synodale, avec des représentants des conférences épiscopales et des invités pontificaux spéciaux choisis pour chaque nouvelle assemblée selon les vœux du pape.

Finalement, les participants ont appelé à réenvisager un organe déjà établi, le Conseil des cardinaux conseillers , comme « un conseil synodal au service du ministère pétrinien », sans préciser comment. 

2) « LGBTQ+ » excisé

❌  Avant : « De différentes manières, les personnes qui se sentent marginalisées ou exclues de l’Église en raison de leur statut ou de leur sexualité, comme les personnes divorcées en seconde union, les personnes qui s’identifient comme LGBTQ+, etc., demandent également à être entendues et accompagnées » (16, g).

✅  Après : « De différentes manières, les personnes qui se sentent marginalisées ou exclues de l’Église en raison de leur situation matrimoniale, de leur identité ou de leur sexualité demandent aussi à être entendues et accompagnées » (16, h, approuvé 326-20).

🤷‍♂️ Ce qui a changé : L’acronyme « LGBTQ+ », qui figurait également dans le synode sur le document de travail de la synodalité , a disparu. Les organisateurs du Synode n’ont pas proposé d’explication sur la disparition du terme. 

Le cardinal Blase Cupich, nommé au synode pontifical, a suggéré que « la décision de ne pas utiliser le terme LGBTQ a été motivée par certains membres du synode du Sud, qui ont parlé de leurs expériences négatives dans la gestion des conditions de l’aide étrangère des pays occidentaux qui utilisent cette terminologie. »

Un autre participant synodal, le P. James Martin, SJ, a affirmé que « le document, en fin de compte, ne reflète pas le fait que le sujet des personnes LGBTQ a été évoqué à plusieurs reprises lors de nombreuses discussions à la table et lors des séances plénières, et a provoqué des opinions largement divergentes. »

3) Prêtres laïcisés

❌Avant  : Aucune référence aux prêtres ayant quitté le ministère.

✅  Après : « Au cas par cas, et en fonction du contexte, il faudra envisager la possibilité de réinsérer les prêtres ayant quitté le ministère dans des services pastoraux qui reconnaissent leur formation et leur expérience » (11, l, approuvé par 293-53). 

🤷‍♂️ Ce qui a changé : un nouveau paragraphe a été ajouté concernant les prêtres qui ont quitté le ministère – mais aucune précision n’a été donnée sur les circonstances dans lesquelles ils ont quitté. Vraisemblablement, le texte faisait référence aux milliers de prêtres qui ont demandé à être laïcisés à la suite de Vatican II afin d’être libres de se marier, plutôt qu’à ceux qui ont demandé la laïcisation (ou l’ont fait imposer) à la suite d’infractions pénales canoniques ou d’autres scandales. 

Le nouveau paragraphe a reçu plus de « non » que beaucoup d’autres.

4) Définir les termes

❌  Avant : « Il est proposé de constituer un comité de théologiens qui serait chargé de procéder aux travaux de clarification terminologique » (1, p).

✅  Après : « L’assemblée propose de promouvoir l’approfondissement théologique de la compréhension terminologique et conceptuelle de la notion et de la pratique de la synodalité avant la deuxième session de l’assemblée, en s’appuyant sur le riche patrimoine de la recherche théologique depuis le Concile Vatican II et en particulier les documents de la Commission théologique internationale sur « La synodalité dans la vie et la mission de l’Église » (2018) et « Le sensus fidei dans la vie de l’Église » (2014) » (1, p, approuvé par 339-5).  

🤷‍♂️ Ce qui a changé :   Le texte final est passé d’un appel à la création d’un nouveau comité à l’approbation de la promotion d’un travail mettant en lumière la synodalité. Il a reconnu que des efforts substantiels ont déjà été déployés dans ce sens, notamment dans les textes de la Commission théologique internationale , un organe consultatif de théologiens nommés par le pape.

5) Langage liturgique

❌  Avant : « Une deuxième étape fait référence à la nécessité largement évoquée de rendre le langage liturgique plus accessible aux fidèles et plus incarné dans la diversité des cultures. Sans remettre en question la continuité de la tradition rituelle et la nécessité d’une formation liturgique, il est demandé de réfléchir à cette question et d’attribuer une plus grande responsabilité aux conférences épiscopales dans ce domaine » (3, l).

✅  Après : « Une deuxième étape fait référence à la nécessité largement évoquée de rendre le langage liturgique plus accessible aux fidèles et plus incarné dans la diversité des cultures. Sans remettre en question la continuité avec la tradition et la nécessité d’une meilleure formation liturgique, une réflexion plus approfondie s’impose. Les conférences épiscopales devraient se voir confier une responsabilité plus large à cet égard, selon le motu proprio Magnum Principium » (3, l, approuvé 322-22).

🤷‍♂️ Ce qui a changé :   l’expression « tradition rituelle » a été réduite à « tradition » et une référence a été ajoutée au motu proprio de 2017 du pape François , qui a modifié le droit canonique pour donner aux conférences épiscopales une plus grande autorité sur les traductions de textes liturgiques.

6) Églises catholiques orientales

❌  Avant : « Avant tout, est apparue la proposition d’établir, sur la base des normes existantes du droit canonique, une assemblée permanente des chefs des Églises catholiques orientales avec le pape, comme expression de la synodalité et instrument pour promouvoir la communion et le partage du patrimoine liturgique, théologique, pastoral et spirituel » (5, h).

✅  Après : « Avant tout, est apparue la demande d’établir un Conseil permanent des Patriarches et Archevêques majeurs des Églises catholiques orientales auprès du Saint-Père » (6, h, approuvé par 322-22).

🤷‍♂️ Ce qui a changé : une section sur les pauvres a été déplacée plus tôt dans le texte, de sorte que la section sur les Églises catholiques orientales est arrivée à la sixième place au lieu de la cinquième. La demande d’un organe réunissant les chefs des Églises autonomes et le pape est restée intacte, mais l’institution a été définie comme un « conseil » plutôt que comme une « assemblée permanente ».

7) Le magistère

❌  Avant : « Il faut reconnaître que certaines questions, comme celles liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle, la fin de vie, les situations conjugales difficiles, les problèmes éthiques liés à l’intelligence artificielle, sont controversées non seulement dans la société, mais aussi dans le monde. Église, car ils soulèvent de nouvelles questions. Parfois, les catégories anthropologiques que nous avons développées ne sont pas capables d’appréhender la complexité des éléments émergeant de l’expérience ou des connaissances scientifiques et nécessitent une plus grande précision et une étude plus approfondie. Il est important de prendre le temps nécessaire à cette réflexion et d’y investir nos meilleures énergies, sans céder à des jugements simplistes qui blessent les individus et le Corps de l’Église. L’enseignement de l’Église fournit déjà une orientation sur nombre de ces questions qui attend encore d’être traduite en initiatives pastorales. Même là où des éclaircissements supplémentaires sont nécessaires, les actions de Jésus, assimilées dans la prière et la conversion du cœur, nous montrent la voie à suivre » (15, g).

✅  Après :   « Certaines questions, comme celles liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle, à la fin de vie, aux situations conjugales difficiles, aux problèmes éthiques liés à l’intelligence artificielle, sont controversées non seulement dans la société, mais aussi dans l’Église, car elles soulèvent des questions. de nouvelles questions. Parfois, les catégories anthropologiques que nous avons développées ne suffisent pas à saisir la complexité des éléments qui émergent de l’expérience ou des connaissances scientifiques et nécessitent un affinement et une étude plus approfondie. Il est important de prendre le temps nécessaire à cette réflexion et d’y investir nos meilleures énergies, sans céder à des jugements simplistes qui blessent les individus et le Corps de l’Église. De nombreuses indications sont déjà offertes par le magistère et attendent d’être traduites en initiatives pastorales appropriées. Même là où des éclaircissements supplémentaires sont nécessaires, les actions de Jésus, assimilées dans la prière et la conversion du cœur, nous montrent la voie à suivre » (15, g, approuvé par 307-39). 

🤷‍♂️ Ce qui a changé :   Au lieu de dire que « l’enseignement de l’Église donne déjà une orientation » sur des questions qui nécessitent une étude plus approfondie, le texte approuvé fait référence à des indications « déjà proposées par le magistère ». 

Le texte final met davantage l’accent sur le magistère, ou l’autorité enseignante de l’Église, dans d’autres endroits également. Selon Jonathan Liedl du National Catholic Register, le mot « magistère » a été mentionné quatre fois dans le projet, mais dix fois dans la version finale. 

8) Polygamie

❌Avant  :  Aucune mention de la polygamie, pratique d’avoir plus d’un conjoint à la fois.

✅  Après :   « Le SCEAM (Colloque des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar) est encouragé à promouvoir un discernement théologique et pastoral sur la question de la polygamie et l’accompagnement des personnes en unions polygames qui viennent à la foi » (16, q, approuvé par 303-43). 

🤷‍♂️ Ce qui a changé :   La polygamie est un défi auquel est particulièrement confrontée l’Église catholique en Afrique. Les rédacteurs du texte ont décidé d’inclure un paragraphe sur la question, ordonnant à un corps continental d’évêques de « promouvoir le discernement théologique et pastoral » sur la question, ainsi que le soin pastoral pour les personnes vivant dans des unions polygames mais attirées par la foi catholique. 

Le Catéchisme de l’Église catholique définit la polygamie comme contraire à la loi morale, mais dit que « le chrétien qui a vécu auparavant dans la polygamie a le grave devoir, devant la justice, d’honorer les obligations contractées à l’égard de ses anciennes épouses et de ses enfants ».

9) Conférences épiscopales

❌  Avant :  « La nature doctrinale et juridique des conférences épiscopales nécessite une étude plus approfondie. Cela implique la nécessité de clarifier leur statut et la possibilité d’une action collégiale, en rouvrant la discussion sur le motu proprio Apostolos suos » (19, g).

✅  Après : « La nature doctrinale et juridique des conférences épiscopales nécessite une étude plus approfondie, en reconnaissant la possibilité d’une action collégiale, y compris les questions de doctrine qui se posent localement, rouvrant ainsi la réflexion sur le motu proprio Apostolos suos . Apostolos suos » (19, g, approuvé par 312-34). 

🤷‍♂️ Ce qui a changé :   La section comporte un ajout important : La référence à « la possibilité d’une action collégiale, y compris les questions de doctrine qui se posent localement ». La question de la délégation de l’autorité doctrinale – qui tourne autour du pape François depuis son élection en 2013 – est extrêmement controversée. Les partisans, parmi lesquels figurent les partisans de la voie synodale allemande , soutiennent qu’il s’agit d’une étape nécessaire vers la décentralisation. Les critiques affirment que cela conduirait à la désintégration de l’enseignement de l’Église. 

10) Les femmes et les processus décisionnels

❌  Avant : « Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir que, dans la mesure du possible, les femmes puissent participer aux processus de prise de décision et assumer des rôles de responsabilité dans la pastorale et le ministère » (9, m).

✅  Après : « Il est urgent de garantir que les femmes puissent participer aux processus de prise de décision et assumer des rôles de responsabilité dans la pastorale et le ministère. » (9, m, approuvé par 319-27).

🤷‍♂️ Ce qui a changé :   le langage de ce paragraphe a été renforcé, soulignant que ce changement est « urgent », plutôt que quelque chose qui nécessite simplement « plus d’efforts ». Le qualificatif « dans la mesure du possible » a été supprimé, ce qui le renforce encore.

Source pillarcatholic.com

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