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Le Pape François dissout la communauté Sodalitium Christianae Vitae après l’indemnisation de 83 victimes d’abus

Dans son rapport, Sodalitium Christianae Vitae réitère ses excuses et souligne qu'il est "devoir institutionnel de prendre des mesures concrètes pour réparer le dommage causé..."

La communauté Sodalitium Christianae Vitae, une association religieuse catholique fondée en 1971 au Pérou par Luis Fernando Figari, a annoncé le 21 janvier 2025 qu’entre mai 2016 et décembre 2024, il a indemnisé 83 personnes victimes d’abus sexuels, psychologiques et de pouvoir, par le biais d’accords extrajudiciaires. Ce groupe, reconnu comme une société de vie apostolique, avait pour vocation de promouvoir un mode de vie chrétien rigoureux à travers la prière, l’évangélisation, la formation spirituelle et l’engagement social, notamment auprès des jeunes et des populations défavorisées. Il a été impliqué dans des projets éducatifs et caritatifs en Amérique latine, notamment à travers la gestion d’écoles et d’autres initiatives sociales.

Selon le rapport publié ce jour-là sur le site de Sodalitium Christianae Vitae, parmi les 83 victimes indemnisées, 15 ont été victimes d’abus sexuels sur des mineurs âgés de 11 à 17 ans, 18 étaient des adultes, et 50 ont subi d’autres types d’abus.Le document a été présenté initialement le 15 janvier aux membres de l’assemblée générale du Sodalicio, qui se tenait à Aparecida, au Brésil.

Le rapport précise que les années 1990 et 2000 ont été les périodes où le plus grand nombre d’abus a eu lieu, avec 39 cas dans les années 1990 et 29 dans les années 2000. Les réparations ont consisté en un soutien académique, thérapeutique et en indemnités financières, d’un montant total de 5 348 000 dollars. Sur cette somme, 336 000 dollars ont été alloués aux thérapies et 5 012 000 dollars aux indemnités.

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Dans son rapport, Sodalitium Christianae Vitae réitère ses excuses et souligne qu’il est « devoir institutionnel de prendre des mesures concrètes pour réparer le dommage causé, au-delà de ce que pourrait déterminer la justice civile ou canonique.La réparation vise à être un acte de justice cherchant à contribuer à la guérison de la personne ayant subi un abus de la part d’un membre ou ancien membre du Sodalicio, en préservant sa dignité« .

Ce lundi, Sodalitium Christianae Vitae a confirmé sa dissolution par décision du pape François. Le mouvement, qui a longtemps été impliqué dans des projets éducatifs et sociaux, avait vu son fondateur, Luis Fernando Figari, accusé de nombreux abus et comportements immoraux. Ces accusations ont conduit à des enquêtes internes et à des sanctions, culminant avec la dissolution du mouvement.

Selon le portail Infovaticana, le décret de dissolution « fait référence à l’immoralité du fondateur, Luis Fernando Figari, comme indicateur de l’inexistence d’un charisme fondateur, et donc, du manque de légitimité ecclésiale pour la permanence de l’institution ».Luis Fernando Figari avait été expulsé du SCV par le pape François en août 2024. Le Saint-Siège l’avait déjà sanctionné en 2017 et interdit tout contact avec les membres de la société après qu’il ait été prouvé qu’il avait commis des abus sexuels et de pouvoir.

Cette affaire met en lumière non seulement les graves dysfonctionnements au sein d’une institution catholique, mais aussi l’urgence pour l’Église de redoubler de vigilance dans la sélection de ses leaders et de ses mouvements. Sodalitium Christianae Vitae, malgré ses initiatives sociales et éducatives, s’est vu marqué par des abus de pouvoir qui portent atteinte à l’intégrité de la mission chrétienne.

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