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Vidéo – Le vice-président américain JD Vance au Vatican pour Pâques : foi, diplomatie et réconciliation

JD VANCE lors de sa rencontre avec le cardinal Parolin - Credit image Vatican
JD VANCE lors de sa rencontre avec le cardinal Parolin - Credit image Vatican
Au lendemain de sa participation à la liturgie du Vendredi saint à Saint-Pierre, le vice-président américain a été reçu par le cardinal Parolin pour un échange centré sur les guerres, les réfugiés et la liberté religieuse.

Après avoir assisté à la liturgie de la Passion du Seigneur le 18 avril à la basilique Saint-Pierre, JD Vance, vice-président des États-Unis, a été reçu ce samedi 19 avril au Palais apostolique par le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège. Une rencontre qualifiée de « cordiale » par la Salle de presse du Vatican, qui s’inscrit dans une démarche plus large de rapprochement entre l’administration américaine et les autorités de l’Église.

Le cardinal Parolin était accompagné de Monseigneur Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États. Les échanges ont porté sur « la situation internationale, notamment celle de pays marqués par la guerre, traversés par des tensions politiques et des crises humanitaires », a précisé le Vatican, avec une attention particulière pour « les migrants, les réfugiés et les prisonniers ».

Alors que les relations entre l’Église et certains responsables politiques américains avaient été tendues ces derniers mois, notamment en raison de la politique migratoire de l’administration Trump, cette rencontre semble marquer une volonté d’apaisement. Le Saint-Siège a réitéré le souhait d’« une collaboration sereine » entre l’État américain et l’Église catholique des États-Unis, dont il a reconnu « le précieux service aux personnes les plus vulnérables ».

Catholique converti à l’âge de 35 ans, JD Vance avait déjà fait forte impression la veille lors de sa présence à la liturgie du Vendredi saint. Entré discrètement avec sa famille dans la basilique Saint-Pierre, il avait déclaré sur les réseaux sociaux :
« Je suis reconnaissant chaque jour pour cette mission, mais particulièrement aujourd’hui, alors que mes fonctions officielles m’ont conduit à Rome pour le Vendredi saint. »
Et d’ajouter : « Il est mort pour que nous puissions vivre. »

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Sa participation, en famille, à la Passion présidée par le cardinal Claudio Gugerotti, préfet du Dicastère pour les Églises orientales, a été saluée comme un témoignage public de foi. Le soir même, JD Vance devait également assister au Chemin de Croix au Colisée.

Au cœur de cette visite pascale à Rome, la question migratoire est restée sensible. Dans une lettre datée du 10 février, adressée aux évêques américains, le pape François avait exprimé ses préoccupations face aux expulsions massives de migrants : « Tous les chrétiens et hommes de bonne volonté doivent considérer la légitimité des normes et des politiques publiques à la lumière de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux, et non l’inverse. »

Le Souverain Pontife avait aussi salué l’engagement de l’Église américaine au service des migrants, tout en dénonçant une société où « la vie sociale et communautaire est dénaturée parce qu’elle impose la volonté du plus fort comme critère de vérité ».

La rencontre de ce samedi matin a également permis de rappeler les « bonnes relations bilatérales » entre le Saint-Siège et les États-Unis, qui ont fêté en 2024 les quarante ans de leurs relations diplomatiques officielles, instaurées le 10 janvier 1984 sous saint Jean-Paul II et le président Ronald Reagan. Ces liens s’inscrivent dans une tradition ancienne : les États-Unis entretenaient déjà des relations consulaires avec les États pontificaux depuis 1797.

À noter que le nouvel ambassadeur désigné auprès du Saint-Siège par Donald Trump, Brian Burch, président de l’ONG catholique CatholicVote, n’a pas encore été accrédité : il a été auditionné le 8 avril par la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, mais les affaires courantes sont, pour l’heure, assurées par une chargée d’affaires.

Dans ce contexte, la venue de JD Vance au cœur de la chrétienté, à l’occasion du Triduum pascal, prend une dimension toute particulière : celle d’un homme d’État qui ne dissimule pas sa foi, et qui cherche à renouer un dialogue ouvert avec l’Église. À l’heure où la politique et la foi sont souvent mises en opposition, ce geste est à relever — et peut-être, à méditer.

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