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L’Eglise russe en Seine et Marne

Vous vous êtes peut-être demandé ce qu'une église russe faisait dans une petite commune du sud de la Seine-et-Marne.

Si vous avez déjà visité Champagne-sur-Seine, près de Moret, vous avez certainement remarqué un bâtiment aux formes distinctives parmi tous les autres de la commune : l’église orthodoxe Notre-Dame-de-Toutes-les-Protections.

Vous vous êtes peut-être demandé ce qu’une église russe faisait dans une petite commune du sud de la Seine-et-Marne.

La République de Seine-et-Marne nous explique l’origine de cette situation.

Pour comprendre, il faut remonter au début du XXe siècle, lorsque le grand groupe industriel français Schneider choisit Champagne comme emplacement clé pour sa branche de l’électricité. L’entreprise y a construit une usine impressionnante qui produisait notamment des commutatrices de 1 500 kilowatts à 600 watts, nécessaires au fonctionnement du métro parisien.

Bien sûr, une telle machinerie nécessite de nombreux employés. Des travailleurs sont donc venus de toute la France, mais également de loin, pour trouver du travail à Champagne-sur-Seine.

Parmi les travailleurs étrangers qui se sont installés dans cette commune en bord de Seine, on compte plusieurs centaines de Russes fuyant la révolution bolchévique des années 1920. Cette communauté, qui s’est organisée en association dans les années 30, a décidé de construire l’église Notre-Dame-de-Toutes-les-Protections comme lieu de culte.

Le projet, conçu par M. Popandopoulo, qui avait déjà construit d’autres églises orthodoxes en France, a rapidement été approuvé. Les travaux ont commencé le 14 mai 1938 et ont été achevés en quelques mois. L’église a été consacrée le 24 septembre 1939.

Pour financer la construction, chaque famille russe a contribué selon ses moyens à l’achat des matériaux et du terrain, et les hommes ont construit l’église de leurs propres mains. Ce témoignage de foi populaire est un patrimoine rare et précieux qui témoigne également de l’industrialisation de la ville. Même s’il reste peu de descendants champenois de cette ancienne colonie, l’église, perchée sur une butte face à l’usine en contrebas, rappelle un épisode important de l’histoire de la ville, selon la municipalité qui a rénové le lieu en 2017.

L’église est principalement construite en ciment, parpaings et bois. La toiture, autrefois en tôle, a été recouverte de tuiles. Le bulbe qui couronne l’église est en tôle peinte. Les murs sont en parpaing, enduits de ciment et peints, tandis que la charpente et les huisseries sont en bois.

Malgré sa valeur historique, l’église n’a pas été classée en raison de la modestie du bâtiment et de ses matériaux bruts, qui ne justifient pas une protection spéciale.

Il convient de noter que l’église ne peut être visitée qu’à l’occasion des Journées du patrimoine en septembre ou sur rendez-vous auprès de l’office de tourisme de la communauté de communes.

Source actu.fr

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