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L’église Saint-Eustache : un laboratoire d’idées pour les jeunes artistes en quête d’identité ?

expérience artistique devant le tabernacle de Saint Eustache - capture Beaux Art
expérience artistique devant le tabernacle de Saint Eustache - capture Beaux Art
On ne peut s'empêcher de s'étonner et se désoler que ce lieu sacré , soit devenu un simple cadre pour des expériences artistiques éphémères qui habillent le tabernacle comme on décore un sapin de Noël !

L’église Saint-Eustache, à Paris, est en passe de devenir un véritable laboratoire d’expérimentations artistiques, au détriment de sa vocation sacrée. Récemment, Charlotte Simonnet, lauréate du prix Rubis Mécénat, a présenté son installation intitulée Glimpse (ou « jeter un œil rapide »), une œuvre qui tente de créer un lien entre l’église et ses visiteurs, mais qui soulève des questions quant à la finalité de ce type d’initiatives.

Selon un article de BeauxArts , l’artiste, née en 2000, s’efforce de rendre hommage à la notion de communauté qui imprègne cet édifice historique, mais on peut s’interroger : ce type expérimental d’art contemporain a t-il réellement sa place dans un lieu de culte ?

Nous nous interrogeons toujours sur la fait que ces artistes de « l’instant » ne fassent pas ce genre d’expérience dans une mosquée ou dans une synagogue ?

Charlotte Simonnet a matérialisé son concept en s’appuyant sur deux colonnes par une corde façonnée en verre de vitrail et en fer à béton. « C’est la communauté, la connexion entre l’église et ses habitants », déclare-t-elle. Cette affirmation, bien que poétique, semble réduire l’essence même de l’Église à un simple outil de connexion sociale, diluant ainsi la profondeur spirituelle essentielle qui devrait prévaloir dans un lieu de culte.

La 4e édition du prix Rubis Mécénat, qui offre à de jeunes talents l’opportunité de s’exprimer dans l’église Saint-Eustache, est présentée comme une grande réussite. Pourtant, on ne peut s’empêcher de s’étonner et se désoler que ce lieu sacré , soit devenu un simple cadre pour des expériences artistiques éphémères qui habillent le tabernacle comme on décore un sapin de Noël!

Les ex-voto, objets de la collection lancée par l’artiste auprès des paroissiens, sont transformés en simples éléments décoratifs. Ce projet, comme le souligne BeauxArts , invite le visiteur à découvrir des traces de dévotion dans une série d’installations disséminées au cœur de l’église. Mais est-il acceptable de détourner le sens des ex-voto, symboles de prières et de requêtes divines, pour en faire des « œuvres d’art » éparpillées telles les traces d’un manque d’esthétisme avéré et non acceptable devant l’autel sacré?

Il est essentiel de rappeler que l’église Saint-Eustache ne devrait pas être un champ d’expérimentation pour de jeunes artistes en mal d’identité. Les propositions du père Yves Trocheris, le curé de l’église, qui est un fervent défenseur de l’art contemporain, ne devraient pas masquer cette réalité. Ce type de projets, au lieu de renforcer la foi des chrétiens, pourrait finalement les éloigner davantage des fondements spirituels de leur Église : La maison du Seigneur est une maison de prière !

Ainsi, la véritable question qui se pose est : quel message l’Église souhaite-t-elle transmettre en permettant à des artistes de remodeler la signification de ses espaces sacrés ? En remplaçant la prière par des expérimentations artistiques, l’église Saint-Eustache risque de devenir un simple musée d’art contemporain.

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