Le Vatican a récemment pris la décision de nommer deux « assistants apostoliques » afin d’enquêter sur les accusations portées contre l’abbé Jean-François Guérin, fondateur respecté de la communauté Saint-Martin. Cette communauté, reconnue pour ses nombreuses vocations et son influence apostolique étendue, se trouve maintenant au centre d’une controverse impliquant des allégations de « délits à caractères sexuels » et d' »abus d’autorité ».
« Il aimait la discrétion », souligne don Paul Préaux, Modérateur général de la Communauté Saint-Martin en introduction de la biographie de l’abbé Jean-François Guérin .
Rappelons que cette semaine a été marquée par des révélations troublantes au sein de l’Église de France, notamment celles concernant l’abbé Pierre, et maintenant, l’attention se tourne vers l’abbé Guérin, décédé en 2005 mais dont l’héritage soulève des questions importantes pour l’institution ecclésiale qu’il a fondée en 1976.
Dans une entrevue accordée à la Famille Chrétienne, Monseigneur Dupont précise que les incidents rapportés remontent principalement à la période des débuts à Voltri (la communauté ayant été fondée en 1976 en Italie), bien qu’un témoignage mentionne des événements similaires en 1995, lorsque la communauté était établie à Candé en France.
Par ailleurs, dans cette même entrevue, Don Paul Préaux, modérateur de la communauté depuis 2010, déclare que le Saint-Siège lui a fait partie de l’existence d’un dossier concernant l’abbé Jean-François Guérin. Cependant, il affirme n’avoir eu connaissance ni des faits reprochés ni des personnes impliquées jusqu’alors. Sur le site de la communauté, Don Préaux exprime sa douleur face à la souffrance exprimée par certains visiteurs et aux récits concernant la personnalité et les actions de leur fondateur.
La communauté Saint-Martin, qui compte actuellement une centaine de séminaristes, est louée pour son engagement en faveur des vocations sacerdotales. Toutefois, le Saint-Siège a exprimé la nécessité d’une révision de la « pastorale des vocations » au sein de cette organisation, en insistant sur l’importance d’un discernement plus rigoureux et d’une prudence accrue lors du processus de formation des membres.
Bien que le travail apostolique des 175 prêtres et diacres de la communauté soit largement reconnu à travers une trentaine de diocèses en France et à l’international, Rome a appelé à un « processus de renouvellement de la formation initiale et permanente » afin de se conformer aux normes établies par le Saint-Siège.
Cette situation délicate souligne l’importance de la transparence et de la prudence au sein des institutions ecclésiales, surtout lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles que la formation et la conduite des prêtres. L’enquête en cours devra éclaircir les accusations pesant sur l’abbé Guérin tout en préservant l’intégrité et la mission de la communauté Saint-Martin.