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Léon XIV : le pape que certains médias ne voulaient pas…il est héritier de Saint Pierre avant tout

Pape Léon XIV - DR
Pape Léon XIV - DR
C'est un retour à un fonctionnement "normal" de l'appareil de gouvernance du Vatican après treize années d'un pontificat bergoglien dont les velléités anti-Curie se sont révélées contre-productives et symboles de division pour l’Église universelle

Par Philippe Marie

Léon XIV, tout en assurant une certaine fidélité pastorale est d’abord l’héritier de saint Pierre, recentrant l’Église sur sa mission spirituelle et universelle. Ainsi L’élection du cardinal Francis Robert Prevost, devenu Léon XIV, a pris de court une partie des observateurs, convaincus que le conclave s’inscrirait mécaniquement dans l’héritage du pape François. Plusieurs médias, en particulier progressistes, espéraient voir surgir un pape asiatique ou issu d’une Europe largement sécularisée, garant d’une continuité sans faille avec les orientations précédentes ( Cardinal Parolin). L’émergence d’un cardinal nord-américain, appartenant à une Église en forte croissance, a ainsi bousculé nombre de pronostics.

Dès son apparition au balcon de la basilique Saint-Pierre, Léon XIV a manifesté une orientation claire : parure liturgique solennelle, prière fervente à la Vierge Marie, et première homélie centrée sur la divinité du Christ. Autant de gestes qui marquent une rupture nette avec les codes « plus informels » adoptés en 2013 par François.Certes, Léon XIV n’entend pas tourner brutalement la page : il assume une certaine continuité pastorale avec son prédécesseur. Mais son élection affirme avant tout sa volonté de se placer pleinement dans la lignée pétrinienne, en recentrant la mission de l’Église sur l’annonce du Christ et la fidélité à la foi catholique.

« Disparaître pour que le Christ demeure »

Pour tenter de minimiser l’impact de cette élection inattendue, plusieurs médias de La Croix au New York Times se sont empressés de décrire Léon XIV comme « le moins américain des cardinaux américains », insistant sur son engagement en Amérique latine et son attention aux migrants. Mais cette lecture superficielle masque une réalité plus profonde : pour la première fois, un pape est issu des États-Unis, dans un contexte politique marqué par la présidence de Donald Trump, et cela suffit à inquiéter les milieux progressistes.

À ce titre, certains ont aussi souligné les positions de la famille du pape. Un des frères de Léon XIV, Louis Prevost, âgé de 73 ans, fervent partisan du mouvement pro-Trump « Make America Great Again » (MAGA), a publié sur les réseaux sociaux plusieurs messages critiques à l’égard des démocrates américains. Avant l’élection de son frère, il s’était notamment illustré par des propos virulents contre Nancy Pelosi, la qualifiant d’« ivrogne », et dénonçant les « gauchistes » responsables, selon lui, du déclin des écoles publiques. Louis Prevost a reconnu des divergences politiques avec son frère, tout en exprimant sa conviction que Léon XIV serait « un peu plus conservateur » que François. Dans un registre plus personnel, il a confié avec émotion son émerveillement : « Mon petit frère vient de devenir pape. Oh mon Dieu. Que dois-je faire ? Comment dois-je agir ? Je ferai mieux de bien me comporter maintenant. »

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Au-delà des controverses anecdotiques, l’élection de Léon XIV illustre une dynamique plus profonde. Comme l’ont souligné Catholic News Agency et Il Foglio, les cardinaux américains, soutenus par une partie importante des sud-américains, ont su peser collectivement dans ce conclave. Loin d’une manœuvre partisane, ce mouvement traduit la vitalité d’une Église américaine consciente de son poids spirituel et missionnaire.

À l’inverse, la candidature du cardinal Pietro Parolin, longtemps présentée comme favorite, a pâti de son engagement dans la politique d’ouverture au régime chinois. L’accord provisoire signé en 2018 entre Rome et Pékin, fortement critiqué notamment par le cardinal Joseph Zen, ancien archevêque de Hong Kong, a pesé comme un handicap. De même, les figures associées à cette ligne comme le cardinal Tagle ( présenté comme le  » François asiatique ») ou le cardinal Zuppi ( « l’homme de dialogue » ) n’ont pas réussi à rassembler une majorité de voix.

L’élection de Léon XIV marque donc aussi une rupture avec la politique de concessions envers la Chine communiste, et un repositionnement plus net de l’Église dans le camp des libertés occidentales. Contrairement à certaines interprétations, Léon XIV ne représente ni une « trumpisation » du catholicisme, ni une prolongation servile de l’héritage de François. Il entend restaurer l’essentiel : affermir l’Église dans sa vocation divine, défendre la vérité sans compromis et confirmer ses frères dans la foi (cf. Luc 22, 32), dans la fidélité au Christ et à l’enseignement pérenne de l’Église. C’est donc un retour à un fonctionnement « normal » de l’appareil de gouvernance du Vatican après treize années d’un pontificat bergoglien dont les velléités anti-Curie se sont révélées contre-productives et symboles de division pour l’Église universelle.

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