« Je renouvelle ma profonde douleur face à la brutale attaque terroriste qui a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 juillet dernier à Komanda, dans l’est de la République démocratique du Congo », a déclaré le Saint-Père devant les fidèles. Il a confié les victimes « à la miséricorde aimante de Dieu » et a prié « pour les blessés et pour les chrétiens qui continuent de subir violences et persécutions dans le monde », en exhortant les responsables « locaux et internationaux à collaborer pour prévenir de telles tragédies ».
Le drame évoqué par le pape s’est produit dans la paroisse Bienheureuse Anuarite, dans la province d’Ituri. Le soir du 26 juillet, des hommes armés ont attaqué une église catholique remplie de fidèles réunis pour une veillée de prière. Le groupe armé, identifié comme les Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste affiliée à l’État islamique, a exécuté au moins 43 personnes, dont 31 enfants catholiques membres de la Croisade eucharistique, selon le curé de la paroisse, le père Aimé Lokana Dhego. « Certains jeunes ont été enlevés, nous sommes sans nouvelles d’eux », a-t-il confié à l’AFP. Les assaillants ont également incendié des maisons et pillé les commerces environnants. Ce massacre, d’une violence inouïe, s’inscrit dans une série d’attaques visant les populations civiles de cette région instable, où les ADF, désormais intégrées à la branche africaine de l’État islamique, imposent un régime de terreur.
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Face à cette tragédie, Léon XIV a voulu rappeler le rôle irremplaçable de la diplomatie dans la prévention des conflits. Il a évoqué le prochain 50e anniversaire de l’Acte final d’Helsinki, signé le 1er août 1975 dans la capitale finlandaise par 35 pays, dont les États-Unis, le Canada, l’URSS et la quasi-totalité des pays européens, y compris le Saint-Siège.Née dans le contexte tendu de la guerre froide, cette conférence visait à renforcer la sécurité, promouvoir le dialogue Est-Ouest et affirmer les droits fondamentaux, notamment la liberté religieuse. Le texte reposait sur trois « corbeilles » : la sécurité en Europe, la coopération économique et scientifique, et les droits de l’homme. Le Saint-Siège, représenté à l’époque par l’archevêque Agostino Casaroli, avait joué un rôle actif dans l’adoption de ce cadre pacifique.
« Aujourd’hui plus que jamais, il est indispensable de préserver l’esprit d’Helsinki », a insisté Léon XIV. « Persévérer dans le dialogue, renforcer la coopération et faire de la diplomatie le moyen privilégié pour prévenir et résoudre les conflits. »Par cet appel, le pape souligne que la communauté internationale ne peut rester indifférente à la persécution des chrétiens, et qu’elle doit renouer avec un engagement moral et politique pour la paix, tel que celui porté en 1975.
De Komanda à Helsinki, le cri de Léon XIV rappelle une évidence : sans justice pour les martyrs d’aujourd’hui, il n’y aura pas de paix durable demain.