interview réalisée par Gabriel Decroix
Don Pierre Doat est prêtre de la Communauté Saint-Martin depuis 2011 et recteur du sanctuaire du Mont Saint-Michel depuis septembre 2023. Son livre « Le Roman des Anges » paru le 10 avril 2024 aux éditions Salvator a reçu le 40ᵉ prix de littérature religieuse de la part du Syndicat des libraires de Littérature religieuse, le vendredi 11 avril. Une surprise totale, pour celui qui ignorait qu’il était en lice.
Sous forme d’un roman, il explore le monde invisible des anges à travers le personnage d’Arnaud, qui rencontre son ange gardien aux portes du Paradis, qui lui demande : « Qu’est-ce qu’un ange ? » Le livre tente ainsi de répondre de manière assez ludique aux questionnements de notre époque à leur sujet. Le père a accepté de nous répondre.
Pourquoi avoir écrit ce livre sous forme de roman, sachant qu’il parle de théologie des anges ?
Ce prix confirme l’idée que le roman pouvait être un bon moyen pour parler des anges et diffuser un peu l’enseignement de l’Église à leur sujet, et j’en suis très heureux. Je vois donc ce prix comme une confirmation qu’il y a un intérêt pour les gens, qu’ils soient chrétiens ou non. Par ailleurs, c’est un sujet qui est déjà abordé par de très bons livres de théologie, de catéchisme et d’enseignement qui sont souvent plus difficiles à lire. C’est un thème qui est aussi abordé malheureusement par toute une littérature ésotérique qui cherche à offrir des recettes de bonheur en rapport avec les anges.
Par contre, le roman m’a semblé un média intéressant pour diffuser un véritable enseignement, mais de manière indolore, invisible, comme pour les anges. Les gens pensent acheter un roman, qui contient en fait un enseignement qui correspond à la foi de l’Église sur les anges, de façon romancée. Sans me comparer à eux, c’est ce qu’ont fait des auteurs comme Bernanos, Claudel, C.S Lewis, Tolkien qui utilisent le roman en vue de transmettre quelque chose de plus important que le roman en lui-même.
Vous êtes le recteur du mont Saint-Michel, entre ciel, terre et mer, alors la vie des anges ne doit pas vous être étrangère. Qu’est-ce que vous avez voulu transmettre sur eux ?
Trois choses essentiellement. D’abord, connaître leur l’existence et comprendre comment ils fonctionnent : cela permet de prendre conscience que le Bon Dieu met tout en œuvre pour nous guider vers le bonheur. Deuxièmement, reprendre conscience de l’existence des anges nous rappelle notre identité : comme nous, les anges sont des créatures spirituelles et s’ils n’ont pas la même vie que nous, ils ont la même destinée. Le troisième intérêt de vivre en communion avec les anges est de porter sur notre vie, dès maintenant, un regard qui tient compte de l’invisible. Pour non pas vivre comme si Dieu, ou le ciel n’existait pas, mais pour vivre avec cette conscience que notre vie éternelle a déjà commencé
Votre livre est sorti le 11 avril 2024, il fête donc ses un an aujourd’hui. Comment a-t-il été reçu par la critique ?
C’est difficile à dire car je n’ai aucune idée de la critique professionnelle : je sais simplement qu’il y a eu quelques recensions positives dans des journaux. Par ailleurs, j’ai des retours par un certain nombre de lecteurs qui ont pu être touchés par ce livre en y apprenant des choses précieuses pour leur vie spirituelle. Pour moi, ce prix est une confirmation qu’il est bien reçu. De plus, je constate une prise de conscience, notamment chez les jeunes, de l’importance du monde invisible et c’est pourquoi un millier de pèlerins de toute la France va déferler au Mont Saint Michel pendant 24 h entre les 8 et 11 mai, parmi les 3 millions annuels. Un peu comme avec le roman, j’espère qu’ils vont toucher les touristes par leur seule présence.
