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Les évêques disent Non à la suppression de l’aide médicale d’état

En ce qui concerne les personnes en situation irrégulière présentes en France, les évêques estiment que leur offrir une vie digne...

Les évêques français expriment leur opposition à la suppression de l’Aide Médicale d’État (AME) alors que le projet de loi « Immigration » est en cours d’examen à l’Assemblée nationale à partir du 11 décembre. Ils se préoccupent de la suppression de l’AME, telle qu’elle a été votée par les sénateurs mi-novembre, dans un communiqué où ils appellent à la protection des plus vulnérables ainsi que de notre société et de notre communauté.

L’AME, qui assure une prise en charge médicale à 100% pour les immigrants en situation irrégulière, pourrait être supprimée dans le cadre de la future loi « Immigration et Intégration », ce qui suscite l’inquiétude des évêques français qui insistent sur la dignité humaine.

Initialement, le projet de loi sur l’immigration ne contenait pas la suppression de l’AME. Cependant, lors de la première lecture, la droite sénatoriale a ajouté cette mesure au texte, préférant une « aide médicale d’urgence » pour les cas de maladies graves, de vaccinations et de soins liés à la grossesse. Le texte adopté par le Sénat en novembre comprenait la suppression de l’AME, ce qui avait été salué par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin comme un « bon compromis entre fermeté et humanité ».

Cependant, à l’Assemblée, la commission des Lois a réintégré le dispositif, et bien que les députés ne devraient pas y revenir lors de la séance plénière à partir du 11 décembre, certains députés de droite souhaitent toutefois aborder à nouveau la question. Ce dispositif suscite un vif débat, certains le considérant comme fondamental pour l’humanité, tandis que d’autres y voient un « appel d’air migratoire ». En 2022, l’AME a bénéficié à 415 000 personnes, pour un coût total de 1,186 milliard d’euros, selon un rapport parlementaire publié en mai 2023.

La Conférence des Évêques de France s’oppose à la suppression de l’AME, rejoignant ainsi l’appel de 3000 professionnels de la santé en novembre dernier, qui exigeaient le maintien de ce dispositif en tant qu' »outil de lutte contre les exclusions » essentiel à la santé individuelle et publique. Ils saluent le rétablissement du dispositif dans le texte en cours de discussion à l’Assemblée et citent le Pape François pour souligner que les soins médicaux sont indissociables de la notion de « lien » et de l’amitié sociale.

En ce qui concerne les personnes en situation irrégulière présentes en France, les évêques estiment que leur offrir une vie digne signifie également leur permettre de vivre avec leur famille, d’apprendre la langue du pays, et de respecter leurs droits légaux et fondamentaux. Ils considèrent que ce dispositif est essentiel pour que les bénéficiaires puissent pleinement participer à la vie de la nation.

Les évêques évoquent également la situation à Calais, où la détresse des migrants ne cesse de s’aggraver, en particulier autour de cette ville du nord de la France, point de passage vers le Royaume-Uni, où des milliers de migrants attendent dans des conditions souvent difficiles. En conclusion, ils appellent à la protection des plus vulnérables ainsi que de notre société et de notre communauté.

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