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Lettre à Rachida Dati : cette décoration n’honore ni la France ni le ministère de la Culture

En décorant une actrice ayant parodié le Christ dans une mise en scène sacrilège, la ministre Rachida Dati blesse des millions de chrétiens à travers le monde. Retour sur une décision incompréhensible

Par Philippe Marie

« Madame la ministre,

Il est des gestes qui honorent une nation, et d’autres qui l’humilient. La nomination de l’actrice Barbara Butch ,connue pour avoir incarné un Christ travesti dans une parodie blasphématoire de la Cène lors des Jeux olympiques de Paris 2024 , au grade de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres ne relève assurément pas de la première catégorie. Elle blesse profondément, et durablement, des millions de chrétiens, en France et dans le monde.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l’actrice s’est dite « très heureuse » de cette distinction. Elle y retrace un parcours marqué par les épreuves, les humiliations, et l’ostracisme. Ces épreuves peuvent mériter la compassion. Mais en quoi justifient-elles une reconnaissance officielle de la République, après une prestation qui a tourné la figure du Christ en dérision dans un des moments les plus sacrés de la foi chrétienne ?

Car c’est bien là le cœur du scandale : la République française, à travers votre ministère, a choisi de distinguer une artiste dont l’un des actes les plus médiatisés fut une parodie blasphématoire du Fils de Dieu. Sur une scène internationale, lors d’un événement censé rassembler les peuples dans l’idéal du sport, elle s’est présentée affublée d’une couronne d’épines, dans une imitation provocante de la dernière Cène, transformée en une danse de cabaret aux relents de profanation.

Faut-il rappeler que pour les chrétiens, la Cène est le moment où le Christ institue l’Eucharistie ? Faut-il rappeler que cette scène n’est pas un simple motif artistique ou une référence parmi d’autres, mais le cœur de leur foi ?

Alors que les attaques contre les églises, les calvaires et les symboles chrétiens se multiplient en France ,plus de 1 000 actes antichrétiens recensés chaque année ,votre décision est d’autant plus incompréhensible. Elle résonne comme un encouragement tacite à la dérision du sacré. À l’heure où tant d’artistes engagés dans la défense du patrimoine chrétien, dans la transmission des valeurs morales et spirituelles de notre civilisation, peinent à être reconnus ou soutenus, vous avez choisi d’honorer une figure qui a ouvertement ridiculisé la foi de millions de vos concitoyens.

Le ministère de la Culture devrait être un gardien du respect, un vecteur d’unité, non un instrument de fracture idéologique. En récompensant Barbara Butch, ce n’est pas seulement un nom que vous inscrivez dans l’ordre des Arts et des Lettres : c’est un message que vous envoyez à la nation. Ce message est clair : l’irrespect du christianisme n’est pas seulement toléré, il peut être honoré.

Madame la ministre, il ne s’agit pas ici de condamner une personne, mais de s’élever contre une politique culturelle qui piétine le sens du sacré, qui encourage la provocation au lieu de la contemplation, la transgression au lieu de la transmission. On peut célébrer la diversité sans cracher sur le Christ.Des millions de chrétiens à travers le monde, déjà blessés par les moqueries et les persécutions, voient dans votre geste une gifle supplémentaire. La République, qui se veut laïque, doit respecter toutes les croyances. Elle ne peut en favoriser certaines en en méprisant d’autres. À moins d’assumer que l’anticatholicisme soit devenu une nouvelle norme culturelle.

Par cette décoration, vous avez manqué à l’honneur du ministère que vous occupez. Et vous avez ajouté une blessure gratuite à une foi déjà malmenée. »

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