Le Saint-Siège a annoncé que le pape Léon XIV avait accepté la démission de Monseigneur Rafael Zornoza, évêque de Cádiz y Ceuta, dans un contexte marqué par une enquête canonique ouverte à son encontre concernant des faits survenus dans les années quatre-vingt-dix, alors qu’il exerçait son ministère dans la diocèse de Getafe. Bien que sa démission ait été présentée l’année dernière, conformément à la règle qui invite les évêques à remettre leur charge en atteignant l’âge de 75 ans, son acceptation intervient douze jours après la révélation publique de la procédure en cours.
La Conférence épiscopale espagnole a annoncé parallèlement la nomination de Monseigneur Ramón Darío Valdivia, évêque auxiliaire de Séville, comme administrateur apostolique, sans évoquer explicitement la plainte visant le prélat espagnol. Dans un communiqué publié sur le site diocésain, Monseigneur Rafael Zornoza remercie le pape pour « sa compréhension et sa proximité paternelle » et explique qu’il doit se consacrer à ses traitements médicaux contre un cancer, tout en affirmant vouloir défendre avec « sérénité et confiance en Dieu » ce qu’il considère comme « une accusation injuste et fausse », aujourd’hui examinée par la justice de l’Église.
L’enquête canonique, instruite par le Tribunal de la Rote auprès de la nonciature apostolique à Madrid, concerne des faits de nature abusive sur un mineur à l’époque où le futur évêque était prêtre et responsable de la formation dans le séminaire de Getafe. Bien que prescrits en droit civil, ces faits restent soumis à l’examen du droit canonique. Les observateurs notent qu’il s’agit du premier cas connu en Espagne où un évêque fait l’objet d’une telle procédure et où un ordinaire diocésain est relevé de sa charge dans un contexte de cette nature.Après l’acceptation de sa démission, l’évêque gaditan devient évêque émérite et ne pourra plus exercer de responsabilités de gouvernement. Il pourra toutefois assister aux assemblées de la Conférence épiscopale, sans droit de vote, mais avec la possibilité de prendre la parole. Monseigneur Valdivia, appelé à assurer provisoirement la conduite de la diocèse, a exprimé sa disponibilité pour servir la communauté locale « durant le temps qui lui sera confié », exprimant également sa gratitude pour le travail accompli par son prédécesseur.
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Ce dossier a suscité de nombreuses interrogations sur la gestion du cas, tant à Rome qu’au sein de l’Église espagnole. Les informations contradictoires diffusées au cours des derniers jours avaient contribué à un certain climat de confusion. Interrogé récemment, le pape Léon XIV avait rappelé que l’enquête devait suivre son cours et que « les conséquences viendraient une fois les faits établis ». L’annonce du jour confirme désormais cette ligne.Selon la plainte transmise cet été au Saint-Siège, les faits allégués remonteraient à 1994 et se seraient prolongés plusieurs années. Le responsable diocésain de l’époque est décrit dans ce document, aujourd’hui examiné par les autorités compétentes. Certains canonistes consultés par la presse ont rappelé que, face à des accusations graves, des mesures provisoires peuvent être adoptées rapidement à l’égard d’un évêque, ce qui n’avait pas été fait lors de la phase initiale de l’enquête.
Le Saint-Siège a finalement agi dans ce dossier inédit pour l’Église en Espagne, tout en laissant la procédure canonique poursuivre son cours. L’acceptation de la démission de l’ancien ordinaire de Cadix, déjà présentée pour raison d’âge mais accélérée par les circonstances, vise à préserver la sérénité de la communauté diocésaine et à garantir le bon déroulement de l’enquête. La diocèse de Cadix entre désormais dans une période de transition, tandis que la justice de l’Église continue l’examen des faits qui lui ont été soumis.


