Mgr. Marc Stenger, l’ancien évêque de Troyes (1999-2020) qui est maintenant émérite, a participé à une marche aux côtés d’autres figures religieuses le 29 novembre dernier pour manifester son opposition aux projets pétroliers de Total en Afrique de l’Est.
Cet événement marque la première fois en France où des personnalités religieuses affichent publiquement leur opposition aux projets EACOP de Total. Les figures religieuses qui ont participé à la marche comprenaient le rabbin Yeshaya Dalsace de la communauté Massorti Dor Vador à Paris, la pasteure Caroline Ingrand-Hoffet de la paroisse protestante de Kolbsheim en Alsace, Anouar Kbibech, ancien président du Conseil français du culte musulman et actuel président du Rassemblement des musulmans de France, Olivier Reigen Wang-Genh, un maître bouddhiste zen et ancien président de l’Union bouddhiste de France, la nonne bouddhiste zen Kankyo Tannier, conférencière internationale et auteure, et enfin Marc Stenger lui-même.
Il n’est pas surprenant de voir Marc Stenger engagé dans cette cause, car il s’investit depuis plus de 20 ans pour la justice et la protection de l’environnement dans le monde. En 2005, il a dirigé l’ouvrage collectif « Planète vie, planète mort : l’heure des choix », dix ans avant l’encyclique « Laudato si' » du Pape François, dans lequel il a replacé l’écologie dans une perspective chrétienne. Lors de sa prise de parole lors de la marche, Marc Stenger a souligné « l’aberration » représentée par le projet de Total alors que la COP27, qui venait de se terminer à Charm-el-Cheikh en Egypte, avait réaffirmé l’objectif d’un réchauffement de +1,5°C maximum.
Il a également expliqué les dangers que posent les projets pétroliers sur les populations locales, notant que des milliers de personnes devraient être déplacées pour faire place à l’oléoduc et que les expulsions, censées être compensées financièrement par Total, causeront certainement des dommages sociaux importants. Total se défend en affirmant que les revenus générés par cette exploitation seront partiellement reversés aux gouvernements concernés pour l’éducation, mais si les habitants ne peuvent pas payer les frais de scolarisation, c’est souvent parce que leur agriculture, entre autres ressources, est détruite par le réchauffement climatique.