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Liberté religieuse aux États-Unis : la Floride en tête, le Michigan et la Virginie-Occidentale à la traîne

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Le classement 2025 sur la liberté religieuse révèle de profondes disparités entre les États américains. Certaines juridictions renforcent activement la protection des convictions religieuses, tandis que d’autres semblent les négliger

Le droit de vivre sa foi en toute liberté est inscrit dans le Premier amendement de la Constitution américaine. Mais dans la pratique, la manière dont cette liberté est défendue varie considérablement d’un État à l’autre. Le classement 2025 intitulé Religious Liberty in the States évalue 20 protections juridiques concrètes. Parmi elles figurent le droit à l’objection de conscience pour les professionnels de santé, la liberté de créer et de gérer des écoles religieuses, la possibilité pour les employés et étudiants de porter des symboles religieux, la protection contre les mesures coercitives de l’État lorsqu’elles entrent en conflit avec les convictions religieuses, ou encore les garanties pour les institutions religieuses dans le cadre de l’adoption, du logement ou des services sociaux.

Selon ce classement, la Floride arrive en première position. Elle est suivie par le Montana, l’Illinois, l’Ohio, le Mississippi et l’Arkansas. L’Utah, souvent associé à une tradition religieuse forte, ne figure qu’à la neuvième place.

Fait notable, l’État de Washington, historiquement peu conservateur sur les questions sociales, occupe le huitième rang, ce qui peut surprendre ceux qui associent la liberté religieuse à des contextes plus traditionnels ou ruraux.

En revanche, les derniers du classement sont la Virginie-Occidentale (50e), le Wyoming (49e), le Michigan (48e), le Nebraska (47e) et le Vermont (46e). La présence du Michigan dans cette partie basse du classement peut interroger, dans la mesure où l’État comprend à la fois une population religieuse significative et des institutions catholiques historiques. Cela indique probablement l’absence d’un cadre juridique clair ou d’exemptions spécifiques prévues par la législation locale.Ces résultats se traduisent parfois dans des affaires locales. Par exemple, dans des États mieux classés comme l’Arkansas ou l’Ohio, des lois permettent à des enseignants ou médecins d’invoquer une clause de conscience. À l’inverse, en Californie ou dans le New Jersey, plusieurs établissements chrétiens ont fait l’objet de contentieux pour avoir refusé d’héberger des couples en contradiction avec leurs principes religieux, sans bénéficier d’une protection juridique suffisante.

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Jeremy Tedesco, vice-président du groupe Alliance Defending Freedom, notait récemment : « Le niveau de protection dont bénéficie la liberté religieuse dépend aujourd’hui largement du code législatif de votre État. Ce n’est pas seulement une question de principe, mais de sécurité juridique pour les croyants au quotidien. »La carte interactive qui accompagne l’étude permet aux citoyens de consulter l’évaluation de leur propre État et d’accéder à une fiche synthétique d’une page pour mieux comprendre les résultats. Ces fiches peuvent également servir de base pour interpeller des élus locaux sur les manques ou les progrès à accomplir.

Ce classement met en lumière un fait souvent ignoré : les différences entre États ne sont pas nécessairement liées à leur taille ou à leur histoire religieuse, mais bien aux choix législatifs actuels. Dans un pays fédéral comme les États-Unis, la garantie effective de la liberté religieuse dépend donc largement de la volonté politique de chaque État. Le rapport incite ainsi à une vigilance continue, y compris dans les régions historiquement favorables à la religion, et souligne la nécessité d’un engagement concret pour que la liberté de conscience soit effectivement respectée pour tous.

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