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​Loi sur l’euthanasie : une dérive légalisée, les garde-fous rejetés un à un

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​La dignité humaine ne réside pas dans la possibilité de choisir sa mort, mais dans l’accompagnement fraternel des personnes en fin de vie.

​Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à examiner la proposition de loi sur « l’aide à mourir » à partir du 12 mai 2025, les voix s’élèvent contre ce qu’elles perçoivent comme une légalisation de l’euthanasie, sous couvert de compassion. Le pape François, dans son discours à Trieste en juillet 2024, dénonçait déjà la « culture du rejet » qui marginalise les plus vulnérables, les malades et les personnes âgées. Ce projet de loi semble incarner cette dérive, en offrant une solution létale plutôt qu’un accompagnement digne en fin de vie.

La proposition de loi, déposée par le député Olivier Falorni, vise à instaurer un droit à l’aide à mourir pour les personnes souffrant d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, et éprouvant des souffrances réfractaires. Adoptée en commission le 2 mai 2025, elle sera débattue en séance publique à partir du 12 mai.

Plusieurs amendements visant à renforcer les protections ont été rejetés en commission. Parmi eux, l’amendement AS1015 du député Juvin, qui proposait de s’assurer que le demandeur ne subisse « aucune pression, qu’elle soit financière, sociale ou provenant de son entourage », a été écarté. De même, l’amendement AS994, visant à vérifier que le discernement du demandeur n’est « pas altéré », n’a pas été retenu. Le député Valletoux a proposé l’amendement AS1110 pour punir toute personne incitant autrui à demander la mort par pression ou influence indue, mais celui-ci a également été rejeté. Enfin, l’amendement AS97 du député Hetzel, qui souhaitait garantir la liberté de conscience des soignants, a été refusé.​

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Ces décisions législatives suscitent une profonde inquiétude parmi les défenseurs de la vie. Elles témoignent d’une société qui, au nom d’une autonomie radicale, renonce à protéger les plus faibles et à affirmer la valeur intrinsèque de la vie humaine, même dans la souffrance. Comme le rappelait le pape François à Trieste, « la culture du rejet dessine une ville où il n’y a pas de place pour les pauvres, les enfants à naître, les personnes vulnérables, les malades, les enfants, les femmes, les jeunes, les personnes âgées ». ​

Il est impératif que les législateurs prennent conscience des implications éthiques de ce projet de loi. Plutôt que de légaliser l’aide à mourir, la priorité devrait être donnée au développement des soins palliatifs, encore insuffisants sur l’ensemble du territoire français. Comme l’a souligné le Comité consultatif national d’éthique, il est essentiel de garantir un accompagnement digne en fin de vie, sans recourir à des actes létaux.

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