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Mayotte : les policiers sont hébergés dans une église de Mamoudzou

Photo page Facebook de la Police Nationale - DR
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"Ce n'est pas tout d'envoyer 200 policiers, pompiers ou médecins. Il faut aussi être en mesure de les loger. Mes collègues réunionnais sont dans une église parce qu’on n’a pas trouvé d’autre bâtiment pour les loger."

Suite au passage du cyclone Chido, les autorités de Mayotte sont confrontées à des défis logistiques majeurs, notamment en matière de logement pour les renforts envoyés sur l’île. Parmi ces renforts, une trentaine de policiers réunionnais, arrivés mercredi, ont dû être logés dans une église de Mamoudzou, faute de bâtiments disponibles.

Réunion 1ère précise que avec l’arrivée d’un large contingent de pompiers, de médecins et de policiers, la question du logement reste un problème central. EDF, pour soutenir ses équipes, a opté pour des « bases vie » sous forme de bungalows de chantier. Du côté de la police nationale, en attendant les renforts de l’Hexagone, l’église de Mamoudzou a été choisie comme solution temporaire.

Cédric Boyer, délégué national Outre-mer du syndicat Alliance Police nationale, a confirmé cette situation difficile : « Ce n’est pas tout d’envoyer 200 policiers, pompiers ou médecins. Il faut aussi être en mesure de les loger. Mes collègues réunionnais sont dans une église parce qu’on n’a pas trouvé d’autre bâtiment pour les loger. » Il a également souligné que les conditions de vie étaient particulièrement précaires, avec des problèmes d’approvisionnement en électricité et en eau courante. Toutefois, il a ajouté que ces policiers restaient déterminés malgré les difficultés, en raison de l’ampleur des destructions sur l’île.

La situation est d’autant plus complexe que certains policiers manquent toujours à l’appel. Lors d’un point de situation, Cédric Boyer a mentionné qu’une trentaine de policiers étaient sans nouvelles depuis le passage du cyclone, tandis que 70 familles de policiers ont tout perdu.

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Malgré les destructions, le commissariat de Mamoudzou a survécu au cyclone, bien que partiellement endommagé. Des travaux seront nécessaires pour remettre en état la structure principale. La mission des policiers présents sur l’île consiste à dégager les axes principaux, protéger les points sensibles, comme les stations-service, et assurer la sécurité des habitations. Un couvre-feu a été instauré pour faciliter leur travail dans ces conditions difficiles, comme l’indique Réunion 1ère.

En parallèle, l’Église catholique de Mayotte a joué un rôle essentiel dans la gestion de la crise. La paroisse de Mamoudzou, en particulier, a ouvert ses portes pour offrir un refuge aux policiers et aux sinistrés. Le père Bienvenu Kasongo, curé de l’église Notre-Dame de Fatima, a souligné l’importance de l’accompagnement spirituel dans ces moments difficiles : « Nous essayons d’accompagner les âmes meurtries. Il n’y a pas de courant, il n’y a pas d’eau. »

L’église a ainsi été transformée en abri temporaire, accueillant aussi bien les habitants que les forces de l’ordre. Comme le précise le père Kasongo, « Les policiers nous ont demandé si nous pouvions leur offrir un lieu pour dormir. Nous avons accepté. L’église est désormais à la fois un lieu de prière et un abri pour ceux qui viennent aider Mayotte ».

Le Secours Catholique, pour sa part, a également intensifié ses actions d’urgence, apportant un soutien matériel aux sinistrés. Marc Bulteau, responsable du Secours Catholique, a souligné l’importance de l’implication des bénévoles locaux dans la gestion de la crise : « Les premiers secouristes ce sont les habitants eux-mêmes. Nos propres bénévoles au Secours Catholique, ils ont à peine pris le temps de s’occuper de ce qu’il se passait chez eux, dans leur domicile propre, pour tout de suite venir aux nouvelles ! »

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