Millau, sous-préfecture de l’Aveyron, a été le théâtre d’un nouvel acte de haine. Le 2 septembre dernier, les fidèles ont découvert sur le mur de l’église du Sacré-Cœur une inscription rouge portant ces mots d’une violence glaçante : « Le cancer juif ». Le message a rapidement été effacé, mais il demeure comme une blessure pour la communauté chrétienne.Une nouvelle foi une question demeure : pourquoi s’en prendre aux édifices religieux, si ce n’est pour s’en prendre et saper les fondements mêmes de l’héritage chrétien de la France ? De leur coté, Les autorités locales ont immédiatement condamné ces inscriptions, qu’elles ont qualifiées d’ignobles et lâches. La police nationale a ouvert une enquête et assure qu’elle mettra tout en œuvre pour identifier et traduire en justice les auteurs.
L’église du Sacré-Cœur, construite au XIXᵉ siècle, occupe une place importante dans la vie paroissiale de Millau. Dédiée au Cœur de Jésus, elle rappelle la promesse d’amour et de miséricorde du Christ pour l’humanité. Voir un tel lieu souillé par une inscription haineuse a une portée qui dépasse la simple dégradation matérielle : il s’agit d’une atteinte au sacré qui blesse la foi de toute une communauté. Sur les réseaux sociaux un prêtre a commenté : « Lorsqu’on s’en prend aux juifs, c’est aussi aux chrétiens que l’on s’attaque, car nous partageons un même héritage . L’antisémitisme blesse notre mémoire commune et nous rappelle que le mépris d’une foi prépare toujours l’atteinte de l’autre. »
Le 29 août, à la suite du premier tag visant un autre lieu de culte, un rassemblement interreligieux s’était tenu à Millau. Catholiques, protestants, juifs et musulmans avaient alors exprimé ensemble leur refus de la haine, rappelant que « demain, cela pourrait être une synagogue ou une église ». Une parole hélas confirmée quelques jours plus tard par la profanation de l’église du Sacré-Cœur.
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Au-delà de Millau, l’été 2025 a été marqué par une série impressionnante de dégradations contre les églises du Sud-Ouest. Dans les Landes, au moins 22 églises ont été profanées depuis le mois de mai, selon le procureur de Dax. Les faits concernent des vols d’hosties, de ciboires et des dégradations de tabernacles. Aucun motif lucratif n’a été identifié : les objets volés n’ont pas de valeur marchande, ce qui montre que la motivation est d’abord symbolique et sacrilège. Face à cette vague, le diocèse d’Aire et de Dax a même demandé aux prêtres de laisser les tabernacles déverrouillés pour éviter leur effraction, une mesure révélatrice de la gravité du phénomène.
Des profanations semblables ont également été signalées dans les Pyrénées-Atlantiques et dans le Pays basque, tandis que plusieurs églises de la région toulousaine ont été marquées par des inscriptions antisémites et antichrétiennes. Les chiffres nationaux confirment la tendance : en 2024, près de 1 000 atteintes aux édifices chrétiens avaient été recensées en France, soit une moyenne de trois par jour.Face à cette montée de la haine, de nombreuses voix chrétiennes appellent à la protection de la liberté religieuse. Le pape Léon XIV a rappelé à plusieurs reprises la nécessité de condamner fermement l’antisémitisme et toute forme de haine religieuse.Dans une société où les repères s’effritent, les attaques contre les églises et autres lieux de culte rappellent l’impérieuse nécessité de défendre la liberté religieuse et spécifiquement la foi chrétienne. Le respect du sacré n’est pas seulement une affaire de foi, c’est un pilier de la paix civile. À Millau comme ailleurs, les chrétiens sont ainsi invités à rester à œuvrer ensemble pour préserver ce patrimoine spirituel, fondement de notre civilisation.