Par Philippe Marie
Deux enfants sont tombés sous les balles, quatorze autres élèves et trois fidèles âgés ont été blessés en pleine messe de rentrée. L’assaillant, identifié comme Robin Westman, 23 ans, un ancien élève de l’école, s’identifiait comme personne transgenre. Il avait publié un manifeste de haine contre l’Église catholique. Ce geste n’était pas le fruit du hasard : il a visé une communauté en prière, un autel consacré, un lieu où l’on transmet la foi et la vie chrétienne.Il est hors de question de diaboliser quiconque en raison de son identité personnelle. Ce qui doit être dénoncé, c’est la folie idéologique qui veut tout emporter sur son passage, qui brouille les repères les plus élémentaires, qui alimente une hostilité de plus en plus violente envers l’Église. Cette attaque rappelle que les idéologies mortifères, lorsqu’elles s’enracinent dans les esprits, peuvent déboucher sur le sang et la terreur.
On minimise du côté politique, par peur ou par calcul. On fait l’autruche du côté de l’Église de France, par fausse prudence et par faiblesse. Et on tourne la tête du côté de certains laïcs catholiques, qui adhèrent en partie à ces idéologies
Et pendant que la violence se déchaîne aux États-Unis, la France n’est pas épargnée. Chaque jour des églises sont profanées. Des prêtres sont agressés, des processions attaquées, des hosties piétinées. Le souvenir du père Jacques Hamel, assassiné en pleine messe en 2016, reste une blessure vive.Ces signes s’accumulent, mais beaucoup choisissent encore de détourner le regard. Rare sont les voix, dans la classe politique comme parmi les personnalités publiques, qui s’indignent officiellement contre cette haine anti-chrétienne. Rare sont les hommes dits « de valeur », ces défenseurs autoproclamés des grands principes humanistes, qui font de ce combat une priorité. Quand une mosquée ou une synagogue est menacée, les réactions fusent …mais lorsque nos églises sont vandalisées ou profanées, le silence est souvent assourdissant. Cette différence de traitement en dit long sur l’aveuglement qui prépare des drames plus grands encore.
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Quand l’Évangile est dilué, quand l’on préfère plaire au monde plutôt que servir Dieu, l’Église se désarme elle-même. Certains laïcs et religieux, sous prétexte d’ouverture, réduisent la foi à un discours moraliste ou humaniste conforme aux idéologies du temps. Mais en cédant à ce compromis, ils affaiblissent spirituellement l’Eglise et laissent prospérer une haine qui finit toujours par frapper.
Hier, deux enfants sont morts aux États-Unis par haine de la foi catholique. Ce seul fait les inscrit déjà dans la lignée des martyrs. Leur sacrifice rejoint celui de millions de catholiques à travers le monde qui, du Nigeria à la Corée, en passant par la Chine, l’Inde ou le Nicaragua, souffrent chaque jour pour avoir choisi de vivre et de proclamer l’Évangile. On oublie trop souvent que le christianisme demeure la religion la plus persécutée au monde. Les attaques contre nos églises en Occident ne sont que l’écho lointain de ce drame quotidien.Le sang des enfants de Minneapolis n’est pas un fait divers, mais un signe. Un signe de la haine qui monte, un signe de l’urgence spirituelle, un signe aussi de la fidélité à laquelle nous sommes appelés. Ces enfants morts pour leur foi nous rappellent que le témoignage chrétien n’est pas une simple conviction privée, mais un combat qui engage la vérité de l’homme et la dignité de Dieu. Si nous refusons de voir cette réalité, si nous continuons à taire la haine anti-chrétienne par peur, par calcul ou par compromission, alors demain il sera trop tard pour dire : « Nous ne savions pas ».