Depuis 2000 ans

Monseigneur Baumgarten compare la Croix au voile islamique : une déclaration qui scandalise de nombreux fidèles

Monseigneur Yves Baumgarten, évêque du Puy-en-Velay - DR Eglise Catholique
Monseigneur Yves Baumgarten, évêque du Puy-en-Velay - DR Eglise Catholique
Une comparaison sidérante qui réduit la Croix, symbole du salut et de la foi chrétienne, à un simple accessoire vestimentaire, provoquant l’indignation de nombreux fidèles.

L’évêque du Puy-en-Velay, a affirmé être « pour le port du voile comme pour le port de la croix du Christ autour du cou ».C’est le 24 janvier dernier, que Monseigneur Yves Baumgarten, nommé évêque du Puy-en-Velay en 2022, s’est exprimé devant la presse sur de nombreux sujets, allant de la crise des vocations à la fin de vie. Mais ce sont ses propos sur la laïcité et les signes religieux qui ont particulièrement interpellé.

« Oui, je suis pour le port du voile comme je suis pour le port d’une croix du Christ autour du cou », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Tant que ces signes distinctifs religieux ne sont pas ostentatoires, je ne vois pas pourquoi il faudrait cacher sa religion au nom de la laïcité. »

Cette déclaration ne peut qu’étonner et même scandaliser. La Croix, pour un chrétien, n’est pas un simple symbole visible d’appartenance religieuse, mais le signe du sacrifice du Christ, de la rédemption et de la victoire sur la mort. Elle est le cœur de la foi chrétienne, un « scandale pour les Juifs et une folie pour les païens » (1 Co 1, 23), mais la marque du salut pour ceux qui croient.

Peut-on vraiment mettre sur le même plan ce signe universel de l’amour divin et le voile islamique, dont le sens est avant tout lié à des normes sociales et culturelles ? Le voile n’a rien d’universellement religieux : il est interprété différemment selon les pays, les courants islamiques et même les individus. Là où la Croix rappelle le don total du Christ, le voile, lui, est souvent un marqueur identitaire et parfois une contrainte imposée.

La Croix : signe du salut, pas d’un code vestimentaire

Les paroles de Monseigneur Baumgarten posent une question fondamentale : comprend-il pleinement ce qu’est la Croix pour les chrétiens ?

Porter une croix autour du cou, ce n’est pas afficher un simple « symbole religieux », mais témoigner de sa foi dans le Christ mort et ressuscité. La Croix est la marque du chrétien, rappelant les paroles de Jésus : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive » (Mt 16, 24).Rien de comparable avec un accessoire vestimentaire imposé à des femmes dans certains pays au nom d’une tradition qui n’a rien de chrétien.

Pire encore, cette déclaration survient alors que, paradoxalement, l’attachement des fidèles catholiques au rite tridentin est critiqué dans l’Église, y compris par le pape François. D’un côté, on demande aux catholiques de renoncer à une liturgie riche en symboles et en sacré, sous prétexte qu’elle serait trop rigide et éloignée de l’ »esprit du Concile ». De l’autre, on trouve naturel que l’on défende le port du voile islamique comme un simple « signe religieux » qu’il faudrait protéger au nom du respect de la foi.

Lire aussi

Comment expliquer cette contradiction ? Pourquoi certains prélats cherchent-ils toujours à minimiser ce qui fait la grandeur du christianisme tout en valorisant des pratiques étrangères à la foi chrétienne ?

Monseigneur Yves Baumgarten n’en est pas à sa première déclaration surprenante. Depuis sa nomination à la tête du diocèse du Puy-en-Velay, il se distingue par un discours conciliant avec les principes d’une laïcité parfois hostile à la foi chrétienne, tout en adoptant des positions ambiguës sur des sujets sensibles.Certes, il alerte sur la crise des vocations et le manque de prêtres, un problème réel : « Nous sommes inquiets, il faut le reconnaître », a-t-il admis, précisant que son diocèse n’a pas eu d’ordination de prêtres depuis 2013 et ne compte que deux séminaristes en formation.

Il est naturel que la France, « fille aînée de l’Église », conserve le primat du christianisme, tout comme l’islam occupe une place prépondérante en Afrique du Nord ou dans d’autres pays musulmans. Depuis le baptême de Clovis, la foi chrétienne a façonné son identité, son droit et sa culture. La laïcité ne saurait effacer 1500 ans d’histoire, véritable socle garant de la cohésion de la France.

Face à une Église qui peine à recruter des prêtres et à transmettre la foi, est-ce vraiment le moment d’encourager une confusion entre la Croix et des pratiques culturelles étrangères au christianisme ?

La comparaison entre la Croix et le voile ne peut qu’inquiéter ceux qui sont attachés à la foi chrétienne. La Croix est la clé de voûte de la foi, le signe du salut et de l’espérance. Elle ne saurait être comparée à un vêtement. Les propos de Monseigneur Baumgarten témoignent d’une dérive inquiétante où la foi chrétienne est relativisée au point de perdre toute sa spécificité. Ce n’est pas en établissant de faux parallèles que l’Église se rendra plus audible dans une société en quête de repères.

« Le Christ nous a libérés pour que nous restions libres » (Ga 5, 1). La Croix est ce signe de liberté, de don et d’amour absolu. La réduire à un simple « symbole religieux », c’est oublier sa véritable signification.

Face aux défis de la modernité et à l’effacement du christianisme en Europe, l’Église doit retrouver sa mission première : proclamer le Christ sans compromis, et non s’égarer dans des comparaisons qui ne font que brouiller le témoignage de la foi, alors peut-être l’Eglise pourra t-elle espérer avoir plus de vocations…

Recevez chaque jour notre newsletter !