Le synode sur la synodalité, qui s’est achevé le 27 octobre, a été un événement majeur pour l’Église catholique. Après trois ans de réflexions sur son avenir, Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et l’un des quatre évêques français présents, partage ses impressions sur cet événement que beaucoup qualifient d’historique.
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, Monseigneur Rougé a défini le synode comme « une rencontre d’évêques, avec d’autres délégués du monde entier, rassemblés par le Pape pour lui faire des suggestions sur un thème particulier ». Il précise que cette année, le synode avait pour objectif de réfléchir à une meilleure participation de tous les baptisés à la vie et à la mission de l’Église, en cherchant à « faire en sorte que tous les fidèles se sentent investis dans l’évangélisation ».
L’évêque de Nanterre indique que les principales conclusions du synode mettent en avant l’importance d’enraciner les réflexions dans un socle biblique et spirituel. Monseigneur Rougé insiste sur le fait que « l’Église n’avance pas en effet par révolution mais par approfondissement ». Ainsi, il a été recommandé d’appliquer davantage les préceptes du droit canonique concernant la participation des laïcs, notamment des femmes, dans les instances de décision.
Monseigneur Rougé note que le synode a également proposé de renforcer les mécanismes de concertation et d’augmenter la clarté dans les prises de décision. Il précise l’importance d’un « œcuménisme renforcé » pour progresser en synodalité, permettant ainsi une marche commune de tous les baptisés.
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Une des innovations majeures de ce synode a été l’inclusion des femmes en tant que membres à part entière, avec le droit de vote. Monseigneur Rougé souligne que « leur présence a vraiment enrichi le discernement de tous », ce qui témoigne d’un changement significatif dans la dynamique synodale.
Concernant l’objectif de ce synode, il précise que « ce n’était pas de réfléchir à tel ou tel thème particulier mais à la façon globale d’associer tous les diocèses à la marche de l’Église universelle ». Les résultats de ce synode, bien qu’encourageants, resteront à évaluer dans le temps. Monseigneur Rougé reste optimiste : « Si les chrétiens sont, après ce synode, davantage des hommes et des femmes de prière, alors ce travail synodal n’aura pas été vain ».
Des sujets sensibles, comme le diaconat féminin, ont également suscité des débats. Le Pape a confié le discernement sur ce sujet à un groupe d’étude spécifique, ce qui témoigne d’une volonté d’écoute et de respect. En réponse aux divergences d’opinion, Monseigneur Rougé déclare que « les catégories de ‘progressiste’ ou de ‘conservateur’ sont trop politiques et superficielles ». Il souligne que ce synode a été à la fois ancré dans la tradition de l’Église et désireux de répondre aux attentes du monde contemporain.
Enfin, sur le terrain, Monseigneur Rougé observe que « le beaucoup de points d’attention énoncés par le synode sont déjà mis en œuvre en France ». Dans son diocèse, il constate une augmentation des responsabilités confiées aux laïcs, tant hommes que femmes. « Pas de révolution visible donc, mais un approfondissement salutaire », conclut-il, souligne que ces changements peuvent s’avérer très fructueux pour la mission de l’Église.