Le pape Léon XIV a nommé, mardi 19 août, Monseigneur Pierre-Antoine Bozo évêque coadjuteur du diocèse de La Rochelle et Saintes. À ce titre, il devient l’adjoint de Mgr Georges Colomb, avec le droit de lui succéder. Cette nomination intervient alors que Mgr Colomb s’est mis en retrait depuis sa mise en examen en novembre 2023 pour tentative de viol sur un homme majeur. Depuis lors, le diocèse était dirigé par Mgr François Jacolin, évêque de Luçon, nommé administrateur apostolique, mais aujourd’hui atteint par la limite d’âge de 75 ans.Avec l’arrivée de Mgr Bozo, qui prendra officiellement ses fonctions le 19 octobre en la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle, la gouvernance du diocèse sera assurée de manière stable. Georges Colomb conserve pour l’heure le titre d’évêque, mais en vertu du principe de succession, Mgr Bozo prendra sa place si une démission intervient.
Originaire de Normandie, Pierre-Antoine Bozo est né le 14 mars 1966. Après des études de droit à l’Université de Caen-Normandie, il a poursuivi sa formation à Rome, à l’Université pontificale grégorienne, où il a obtenu une licence en théologie dogmatique.Ordonné prêtre le 3 juillet 1994 pour le diocèse de Séez (Orne), il a exercé différents ministères : vicaire paroissial, aumônier de l’enseignement public et des étudiants, responsable diocésain des vocations et de la pastorale des jeunes, professeur de théologie à Caen, vice-recteur du séminaire interdiocésain Saint-Jean Eudes, vicaire épiscopal et modérateur de la curie diocésaine, avant d’être nommé vicaire général.Il a été nommé évêque de Limoges le 11 mai 2017 et consacré le 3 septembre suivant. Depuis 2022, il est membre du conseil permanent de la Conférence des évêques de France, où il siège également à la commission « Dialogue, Bien commun et amitié sociale ».
Lire aussi
D’une famille particulièrement impliquée dans le monde hippique, Pierre-Antoine Bozo, 59 ans, est le fils d’Antoine Bozo, à l’origine du succès du Haras de Mortrée, mais aussi du Haras du Mezeray, à Ticheville, fondé par son ami Paul de Moussac. Ce haras a connu deux vainqueurs du Prix de l’Arc de Triomphe : Trempolino en 1987 et Subotica en 1992.Son oncle, Jacques Bozo, président-fondateur du Cercle hippique alençonnais, fut secrétaire général de la Fédération française d’équitation et présida la Ligue d’équitation de Normandie. Ancien de la 2e DB du général Leclerc, il a également exercé longtemps les fonctions de maire de Saint-Gervais-du-Perron.
À l’annonce de sa nomination, Mgr Bozo a exprimé à la fois sa confiance et un certain regret de quitter Limoges : « J’accueille cette nomination du Saint Père dans la confiance et l’abandon. Je ne vous cache pas que j’aurais aimé rester encore au milieu de vous, non seulement à cause d’un profond attachement à notre diocèse, mais aussi parce qu’il me semble que la durée est nécessaire à un tel ministère et que la démarche synodale en cours attend un aboutissement qui sera d’autant retardé. »
Dans son département d’origine, l’annonce de cette nomination a suscité des réactions. Christophe de Balorre, président du Conseil départemental de l’Orne, a tenu à saluer son action : « L’accession de Mgr Pierre-Antoine Bozo à l’évêché de La Rochelle me donne l’occasion de saluer son œuvre dans notre département, où son profond attachement à Sainte-Thérèse et à ses Saints parents, Louis et Zélie, a contribué au rayonnement de la Maison Martin, l’un des fers de lance du tourisme cultuel ornais, avec la Basilique Notre-Dame-de-Montligeon, l’Abbaye de la Trappe, la cathédrale de Séez. »La cérémonie d’accueil de Mgr Bozo comme évêque coadjuteur se déroulera le 19 octobre à La Rochelle. En vertu de sa mission, il partagera la juridiction de l’évêque diocésain et sera appelé à lui succéder.À Limoges, il restera administrateur du diocèse jusqu’à cette date. Le lendemain, un prêtre sera nommé administrateur diocésain, en attendant la désignation de son successeur.