Dans la feuille de messe du dimanche 24 août 2025, Monseigneur François Touvet, évêque de Fréjus-Toulon, endosse le rôle de guide de voyage. « Que les vacances sont appréciables ! », écrit-il, avant d’assurer que passer ses vacances dans le Var, c’est « un petit avant-goût du Paradis ». On s’attend presque à voir un logo de l’office de tourisme à côté de sa signature.Le prélat vante des églises accueillantes, des chapelles ouvertes et des prêtres « de service » pour célébrer les messes, comme on promet des animations garanties dans un club de vacances catholique « tout compris ». Mais la vraie note finale tombe sans surprise : « Alors puis-je vous solliciter pour participer au denier de l’Église du Var ? »
Le titre de cette envolée mérite à lui seul une mention spéciale : « Denier Vacanciers ». On connaissait le denier du culte, mais voici la version balnéaire. L’innovation est audacieuse. On imagine déjà la collection complète : le « Denier Rentrée », le « Denier Automne », le « Denier Fêtes de fin d’année », le « Denier Printemps », et pourquoi pas, soyons modernes, le « Denier Black Friday ». Bref, une liturgie du portefeuille à toutes les saisons pour finir avec le « Denier Touvet » ?
Et pour couronner le tout, l’évêque rappelle avec chaleur : « Vous serez tous toujours les bienvenus ici car nous ne formons ensemble qu’une seule famille. » Une seule famille ? Vraiment ? Alors pourquoi certains prêtres étrangers voient-ils leurs contrats supprimés sans préavis ? Pourquoi ceux qui avaient la charge de la pastorale des jeunes sont-ils déplacés du jour au lendemain ? Et que dire de ses plus proches collaborateurs, ces soldats du « commando Touvet », qu’on surprend en bermuda rose, chaussures bateau et sac à dos, traversant l’église sans même fléchir le genou devant le Saint-Sacrement ? Drôle de famille, où le père brandit la discipline et où les fils se permettent la désinvolture.
Et il y a surtout une dimension que Mgr Touvet se garde bien de mentionner dans ses bulletins pastoraux : il n’est autre que le parachuté imposé à la suite de Mgr Dominique Rey. Cet évêque, qui a façonné pendant plus de vingt ans le visage missionnaire du diocèse de Fréjus-Toulon, avait su attirer séminaristes, prêtres étrangers et communautés nouvelles, faisant du Var une terre d’accueil et de vitalité religieuse . Or, de compassion ou de respect pour ce travail , Monseigneur Touvet n’en a jamais montré la moindre trace. Pire, il récolte aujourd’hui les fruits plantés par son prédécesseur, tout en se comportant comme s’il en était l’artisan. La mémoire de Monseigneur Rey est réduite au silence, quand bien même c’est son labeur qui permet encore à ce diocèse d’exister avec un tel dynamisme , l’avenir nous dira ce qu’il en a fait…
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Car derrière le ton sucré de la carte postale varoise, le climat est beaucoup plus rugueux. Beaucoup de voix n’osent pas dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, y compris chez les prêtres. Nos correspondants recueillent de nombreuses confidences qui ressemblent moins à des prières qu’à des plaintes. Le « chef commando Touvet » et ses hommes imposent une ligne qui suscite de plus en plus de crispations, mais la contestation reste feutrée, presque clandestine… l’omerta ecclésiastique est de rigueur et notons que la haine des « tradis » est là , ils semblent seulement en sursis..Alors, « un petit avant-goût du Paradis » ? Pour certains, oui… mais seulement tant qu’ils n’ont pas goûté à la gestion musclée du diocèse. Pour les autres, c’est surtout un grand parfum de malaise, servi avec l’addition du « Denier Vacanciers ».
