Après avoir été convoqué par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, Mgr Carlo Maria Viganò a répondu avec une déclaration provocatrice, réminiscente du célèbre “J’accuse” de Mgr Marcel Lefebvre en 1976. Dans son message, l’ancien nonce apostolique affirme explicitement qu’il ne reconnaît ni l’autorité du tribunal qui le juge, ni celle de ses supérieurs. Cette position le place en opposition directe avec l’Église catholique actuelle et son leadership, qu’il juge défaillant et inapte.
Monseigneur Viganò justifie son rejet de l’autorité papale en citant la Bulle Cum ex apostolatus officio du pape Paul IV, qui stipule que tout prélat tombant dans l’hérésie avant son élévation perd ipso facto sa position et que ses actes sont nuls. Selon lui, les opinions et actions antérieures de Jorge Mario Bergoglio, désormais Pape François, invalident son accession au pontificat.
Cette position conduit Mgr Viganò vers le courant sédévacantiste, une perspective qui rejette la validité des prélat hérétiques, incluant potentiellement le Pape lui-même. Cependant, la question centrale reste la définition de l’hérésie dans ce contexte, une doctrine précise de l’Église qui requiert un rejet obstiné des vérités révélées.
En conséquence de ses convictions, Monseigneur Viganò se trouve dans une situation où il défie ouvertement la communion avec l’Église catholique telle qu’elle est actuellement structurée, mettant ainsi en péril l’unité et provoquant des divisions parmi les fidèles. Cette prise de position radicale remet en question la visibilité et la pérennité de l’Église, fondée selon lui sur la structure hiérarchique et sur la succession apostolique.
En conclusion, le choix de Mgr Viganò de se distancier de l’autorité du Saint-Siège et de l’Église hiérarchique établie, même dans son état actuel contesté, risque de polariser davantage une communauté catholique déjà éprouvée par les controverses et les défis internes.
Cette analyse soulève des questions profondes sur la nature de l’Église catholique et les implications théologiques de telles déclarations, alors que le débat sur l’autorité et l’orthodoxie continue de diviser les fidèles à travers le monde.
